ritation de depart59. En 1407 par exemple, le theologien Pierre Plaon (ou Plaoul), s’exprima au nom de rUniversite de Paris, adresse a Gregoire XII un sermon ayant pour theme (Isale 2 12): "Domine, dabis pacem nobis" (IH, 650). L’orateur expiique que trois cboses so necessaires a 1’union de 1’Eglise: la force, qul est designee par le mot Domine, l’equite par mot dabis, la charite enfin par i es mots pacem nobis (III, 652). Pierre Plaon entreprend ale de demontrer comment ces trois qualites peuvent etre appliquees au papę. Ce type de divisio ou des consideradons preliminaires exterieures au texte sont ensuite appliąuees au theme, e pour cette rai son ąuaiifie de dhńsio extra dans les manuels40. L’orateur peut egalement choi: d’articuler son sermon autour des divers sens d’un mot cle Cette methode "exegetique" t notamment employee dans 1’oraison funebre du papę Alexandre V, prononcee par le generał < 1’ordre franciscain (IV, 322). Apres avoir pris pour theme: "Assumptus est in celum" (Marc 1 19), le predicateur etablit que le defiint est entre successivement dans trois "cieux": le premi est rUniversite de Paris ou, en compagnie de que!ques autres, ii a brille comme une etoi eclatante (yelud Stelle lucidissime)-, le second est le monde terrestre, ou ses vertus en ont fart "jubar et speculum omnium mortalium"; le troisieme ciel est le Paradis, dont il a su se montr digne toute sa vie. On peut voir, par ces queiques exemples, que les predicateurs ont ui preference pour les divisions tripartites. C’est en effet un usage fort repandu, qui respec d’ailleurs les conseils donnes par les manuels. La Forma praedicandi (1322) de Robert < Basevorn propose d’y voir un signe de reverence envers la Sainte Trinite, mais Pexpliqi surtout par des considerations d’ordre pratique. Un sermon doit en effet avoir une dur moderee: en optant pour une division bipartite, 1’orateur risque de ne pas parler ass longtemps, inversement, un nombre de parties superieur a trois risque de lasser 1’auditoire61.
w Ce procede n'est d'ailleurs pas limitć aux sermons: il impregne en effet toute la culture scolastiąue I prologue du Liber de informatione principum. un "miroir du prince* anonyme redige au dćbut du XIVC siec invite ainsi le roi Louis X a mćditer sur ccrte phrase du propbetc Jeremie (23. 5): "Regnabit rex et sapiens e. et faciet judicium er justitiam in terra'. Le traite est divise en ąuatre parties: "La premiere a pour objet dignitć rosale et les vertus necessaires (rex); la secoode, les obligations du roi envers sa familie, son entourag ses conseillers et ses ofSciers (regnabit)-, la troisieme traite de la sagesse (et sapiens ent): la ąuatrieme. 1'adnunistration dc la jusuce (et faciet judicium et justitiam in terra)" (J. Krvnen. Lempire du roi. pp. 18 189).
60 Les tbćoriciens la distinguent de la divisio intra, "ou fon s enferme dans le theme lui-mćme pour cxtraire dhision des mots qui le composenL ąuitte a en degager par la suitę le principe unificateur" (Th.-M. Charlar op. cii, pp. 162*163). La dhision "internę" est consideree la plus ćlćgante des deux. mais aussi la plus difficil
4f Ibid., p. 122.