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LE ROI OUGAF ET LA XIII' DYNASTIE
La base cTune statuę trouvee a Medamoud, inscrite au nom de Sedjefakare-Amćnemmes (VII)25, sur laquelle le protocole de ce roi est encadre, a gauche et a droite, par celui d’Ougaf, a ete egalement utilisee comme preuve d’une coregence ou dTine succession des rćgnes d’Amenemmes VII et d'Ougaf2(\ rejetant ainsi le regne de cedernier au milieu de la dynastie. Cette disposition du texte montre simplement, je crois, que Sedjefakare considćrait Ougaf comme un ancetre important. En effet, et de la nieme faęon, sur deux lintcaux de grćs de Sai, Thoutmosis III a fait encadrer son cartouche de ceux d‘Amenophis I27, son ancetre, soit en raison de 1’importance du role de ce dernier en Nubie et notamment a Sai28, soit que, comme les artisans de Deir-el-Medineh, il en ait fait une divinite protectrice29. De meme quc les linteaux de Sai ne sauraient impliquer une coregence d'Amenophis I et Thoutmosis 111, de meme la base de Medamoud ne fait pas la preuve dTine coregence Ougaf-Amenemmes VII.
Comme on le voit, il n'est pas indispensable de corriger la lccture du Papyrus de Turin pour le premier roi de la X111c dynastie et rien ne s’oppose a ce qu’Ougaf ait ete le successeur direct de Sebekneferoure.
Au demeurant, la presence d’Ougaf a Semneh est bien etablie, comme le montrent les pelits monuments de son rćgne retrouves en 1905 par Budge sous le sol du sanctuaire de Taharqa J0. Ces objets comportent un petit autel en grćs jaune fonce, une table d’offrande en grćs cristallin grossićrement inscrite au trait dc la formule hetep di ncsout (fig. 1), et une statuę en calcaire du roi Ougaf (cf. pl. 22, b). Avec ces objets il y avait aussi les restes dTine statuette de grćs, inscrite31, mais je n'ai pu en retrouver tracę.
La statuette, acephale, represente le roi en costume de fete Sed; seul le cótć droil du sićge porte une inscription repartie sur trois colonnes (|—), ou on lit : | ntr nfr nb tiwy nb irt ht
sans nom dc roi. C esi peul-etre cetle dale quc GrilTilh ailrihuc a Scbck-neferoure, car il voit. a la ligne 4. dans unc phrase qu’il traduit: «hc look oalh (of allcgiance) in the ycar 3, firsl monlh of harvest. day 4» (*rk.n.f m hit-zp 3 tpy n smw ssw 4), une reference au regne de la reine (cf. ibid.. p. 86, col. B), ou toui en admeltant que certains des lexles du papyrus peuvent appartenir aux succcsseurs d'Amcnemmes IV, il ajoule: «As dates in ihc reign of Sebekneferu we may well accepl year 3. in pl. X, 1. 4 (du papyrus IV-1. c’est la phrase que je viens de eiler) and perhaps in I. 21». On rcniarqucra que le nom de Sebekneferoure n'apparait jamais ci que ccst unc simple hypothese de GrilTilh. qu‘i 1 ne fail d aillcurs quc parce qu il est persuade que Sekhemrć-khoulaouy esi le successeur direci dc la reine.
25 Cf. Weill, Rcv. Eg. unc. 2, 157-9 ei fig. 4 (dessins de J. J. Clere).
26 Ibid.. 161-2. suivi, en partie, par Vandier, L Egypie, p. 323.
2 Cf. Vcrcouttcr. Cahiers de recherches Insi. Papyrol. et Egyptol. Vniv. Lille, 1. 15 et pl. 3 = S. 412 et S. 413.
28 Save-Sóderbergh. Agypten u. Nubien. p. 145-6: a Sal. Vercoutier. o.c., 27-8.
29 Bonnet, RARG, 20-1.
30 Budge, Egyptian Sudan. I, p. 481-5, fig. p. 484 et 486. Budge s'etonnait dc la presence d'objets du Moyen Empire dans un contexte, en apparence, entierement de la XXVC dyn. La fouillc du sanctuaire de Taharqa en 1924 par Reisner montre que ces objets proviennent en realite d une couche sous-jacente au sol de Taharqa. F.n elTet, Reisner dćcouvrit dans 1’angle nord-ouest du sanctuaire de la XXVe dyn., c est-a-dire dans la piece meme ou Budge avait trouve les objets d Ougaf. et sous le dallage de cette piece (cf. Dunham-Janssen, Semna-Kumma, pl. 37, fig. c), des stelcs et statuettes qui rappellent beaucoup la lrouvaille de Budge (cf. Id., ibid., statues 24.2.322-324 = MFA 27871 et 24742). Tout se passe comme si on etait cn presence dc depóts d objets provenant d un sanctuaire plus ancien.
31 Cf. Budge. o.c., p. 486.