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LE ROI OUGAF ET LA XIII' DYNASTIE
Sur la foi de la disparition des notations des hauteurs de crues a Semneh, apres le regne de Sekhemkare-Amenemmes V — c’est-a-dire vers 1775, si Ton accepte la chronologie proposee par v. Beckerath36 — on admet parfois que FEgyptc aurait abandonne une grandę partie de la Nubie et notamment les forteresses de la llmc Cataracte des le debut de la XIIIc dynastie37. En fait la disparition des cotes du Nil a Semneh peut s’expliquer de toute autre faęon que par Fabandon du site par les Egyptiens.
Si, comme je le pense, le semi-barrage artificiel de Semneh s'est ecroule en Tan 3 de Sekhemkare-Amenemmes V 38, la gamison n'avail plus de raisons dc noter les hauteurs de Feau au moment dc Finondation, cellcs-ci, en effet, ćtaient gravćes au-dessus dc la barriere artificielle afin de connaitre la hauteur dc Feau dans la retenue et donc de savoir jusqu’ou elle s’etendait en amont pour faciliter le passage des rapides au sud de Semneh39. Dune part, la barriere disparue, il n’y avait plus rien a enregistrer, les conditions du flcuvc etant redevenues ce qiFcllcs ćtaient avant le regne d^menemmes III, sous le long regne de Sesostris 111 notamment qui n’a fourni aucune notation des hauteurs dc la crue40. D’autre part, les expeditions au sud de Semneh ont du cesser avec la XIIIC dynastie et la hauteur dc Feau, en amont du fort, n’importaii plus a la gamison.
D'autres indications laissent soupęonner que Foccupation du Batn-el-Haggar ne s’cst pas Iimitee aux quatre premiers souverains de la X11Ic dynastie. C’cst ainsi, comme je Fai deja notć41, que la forteresse de Mirgissa-Iken etait encore occupee a la X11Ic dynastie qui remanie profondement les installations interieures du fort et continue a Foccuper au moins jusqu'a la fin du regne de Sebekhotep IV, dont une empreinte de sccau a ćtć
Semneh: rtgypte contrólait encore ('ensemble de la Nubie emre I'* et II* cataractcs. et la frontiere etablie par Sesostris Ilia Semneh ćtait. sous son regne, toujours tenuc par les garnisons egyptiennes.
36 Unters.. p. 222-4.
37 Vandier. L Źgypte, p. 284.
38 Vercoutter. Mirgissa I. p. 175 et n. 83, p. 176 et n. 84. Les dernieres cotes dc 1’inondation a Semneh sont celles numerotees RIS. 8 et RIS. 9 (Dunham-Jansscn. Semna Kumma, p. 132). donc sur la rive ouest la ou toutes les inscrip-tions sont sens dessus dessous par suitę de la vioIence du courant lors dc refFondrcmcnt dc la barriere. Dans les deux inscriptions. le centre du cartouche est abime, mais un cxamen a la loupe de la planche 93, d. de l*ouvrage de Dunham-Janssen. montre, pour RIS. 9. des traces certaines d*un p ; Ic signe entre le s et le ki pourrait donc se
restituer Hiłiu) ainsi que Pa proposć Beckerath qui attribue cette inscription a Sekhemkarć-Amenemhat-Sonb (Unters.. p. 227, XIII. 2 (5)). Toutcfois on nc peut ćcartcr la possibilite d’y voir Sek hem karć- A menem hat V dont le cartouche est ecrit tantót avec, tantót sans s desant le sceptre shm. On notera aussi que la lecturc «an 1 » acceptec par Beckerath pour cette inscription n*est pas certaine : !e roc est en niauvais etat et il est possiblc quc le chilTre soit supćrieur a un: Jansscn indiquc d’aillcurs une lacune apres le chiffrc. L'inscription RIS. 8 doit appartenir a Sekhemkarć-Amenemhat V comme celle d’Askut (cf. Kush 14. 139), attribućc d’abord par moi. par erreur. a Amenemhat-Senbouf (cf. ibid., n. 40 bis. rectificatif dans Mirgissa. I. p. 176. n. 84). Sur le bouleversement dc cette partie du site qui explique peul-ćtre pourquoi on n'a pas relrouve de hauteurs de crue datecs d’Ougaf. cf. Kush 14, 145-6 et pl. 13 et 14, b).
30 Kush 14. 151-2.
40 Ibid.. 152. n. 94 et 153, n. 96.
41 Mirgissa. I. p. 22-3, et surtoul 181-2.