Ideologie et ćducation dans les li/res scolaires 13
Constantin Br£.ncoveanu et enfin, le roi Ferdinand et la reine Marie de Rou-manie.- Vingt ans plus tard, ne restaient dans «le pantheon » que Basarab, Dragos, Bogdan, Etienne le Grand et Michel le Brave. S’ajoutait Jean le Terrible, «l’ami du peuple », les autres ćtant des heros paysans et communis-tes; 13 d’un total de 19 personnages choisis 39. La situation change avec la serie des manuels publiśs a partir de 1967. Le rapport entre les personnalitćs consacrees historiąuement et celles communistes devenait plus eąuilibrć. La lćgitimation internationaliste du communisme ćtant rejetee, il lui fallait une autre justification. Une justification nationale pour qu'on conęoit le communisme national.
En guise de conclusion, nous voudrions rappeler les problćmes qui ont fait l’objet de notre essai. Premićrement. le classement des manuels que nous avons utilisć suit les critćres ideologiques de la chronologie de cette pćriode, 1918/89. Donc, pour les annćes 1918/48 la dominantę de 1’ideologie officielle ćtait la dimension nationale, tandis que pour la pćriode suivante, 1’ideologie communiste ćtait au sommet, soit dans son orientation internationaliste 1948/64), soit dans celle national-communiste de la huitićme decennie.
En ce qui concerne la politique educative, les differences entre la pćri-ode 1918/48 et celle, grosso modo, nommee communiste etaient claires. II y avait d'une part, les livres scolaires altematives, de 1'autre, le manuel uni-que ; d’une part les Methodes optionnelle§, de l'autre, les indications impćra-tives. Le but educatif etait, d’un cóte l’ćveil de la conscience nationale, de 1'autre cóte, d’eduquer les elćves dans 1’esprit du patriotisme socia-liste et de 1'intemationalisme proletaire. Dans la demiśre pćriode que nous avons ćvoquće, les ideologues de Ricolae Ceausescu ont reintroduit le prin-cipe national qui śtait le complement obligatoire du principe social dans la creation du soi-disant «homme nouveau».
Enfin, 1'image de l’identit6 nationale roumaine & travers les livres scolaires d'bistoire diffśrait d'une epoque a 1'autre. Essentielle dans ce cas etait la definition du sens de 1’integration communautaire de la population scolaire. Cette definition reposait sur deux conceptions ideologiques qui se voulaient creatrices d'une solidaritć sp6cifique. La premidre privilegiait le national, tandis que 1’autre avait comme fondement le crit^re social, quoique dans les annćes soixante-dix/quatre-vingt le national rentrait vigoureusement en scćne. Mais, il śtait toujours subordonne au principe diffus des «masses».
« Charles Ier n’avait un sou quand il arriva en Roumanie. . . Mais dans quelque temps il devenait un des plus riches proprićtaires, fabricants et banquiers du pays. Ce roi, comme ses hćritiers, aailleurs, qui se trouvaient dans le service des aristocrates, ont opprime toujours le peuple » 40.
En dćcembre 1991, le dernier roi des Roumains Michel Ier, a voulu visiter son pays d'origine, quittć en 1947. Les autoritćs en place lui ont refusć le visa. Pour expliquer ce refus aux citoyens, le gouvemement a repris publi-quement 1'image d’une familie royale vćnale, image copieusement colportće
89 Limba romdnd fi istoria R.P.R. (La Langue roumaine...), 1950 40 Istoria fi geografia... (L’Histoire et la gćographie ...), 1948, p. 98