$ T-e passć et 1'ćtranger dans les livres scolaire 27
mćdievale (ou l’ćpoque de la prćdomination du slavonisme), 1’histoire modernę (ou 1’epoąue de la prćdomination de l'ćlćment grec) et 1’histoire con-temporaine (ou l'epoque du roumanisme)24.
Tcur a tour les manuels font l'ćpreuve des memes obsessions et pour-quoi pas, des memes besoins de la societć roumaine de se delimiter a l’exte-rieur par rapport a ses voisins et a 1’interieur par rapport a ses allogćnes et ainsi « puriiiće » d’occuper sa place, d'ailleurs bien mćritće, parmi les grandes nations europeennes. II y avait beaucoup des raisons au retard historique rou-main. Par exemple, les Barbares. Ils n’ont eu aucune influence sur la nation roumaine, ils ont ete toujours des etrangers sur la terre de 1'ancienne Dacie et en plus leur presence ici « empćcha le pauvre Roumain de progresser, on pourrait mtme dire qu’ils l’ont fait reculer »25. Meme dans ces conditions dramatiques, dćs les XIVe sićcle «tandis que 1'Europe n’ćtait pas encore dć-livrće des chaines de la barbarie, les Roumains possćdaient des institutions qui les eussent rendus une nation forte a l’ćpoque s’ils pouvaient ćtć unis o26 (comprenons l’unite nationale).
Laisscns de cóte les Hongrois inconstants, les Polonais infatućs (ce sont d’ailleurs des lieux communs de tous les manuels d’histoire) pour tourner le regard Aers les etrangers de l’intćrieur de la socićtć roumaine. Au XVI® sićcle les ćtrangers avaient dćj& pilić les Pays Roumains. Les Armćniens, les Grecs, les Juifs et les autres ćtrangers s'etaient emparćs du commerce et l’in-fluence des moines grecs devenait plus forte d’un jour k 1’autre. Enfin, «une seule ćtincelle (de vie) maintenait ce corps presque pourri denommć la so-cićtć: les sentiments nationaux et les vertus militaires /.../ 1’ćlćment ćtran-ger n’etait pas arrivć encore jusqu’au cceur de la socićtć roumaine et n’avait pas encore altćre les vieilles institutions militaires et la familie qui gardait encore ses qualitćs morales » 27. Malgrć les calamitćs qui les accablaient, les Pays Roumains continuaient a etre l’avant-garde de la chrćtientć 28. Et jus-qu’a la fin la guerre d’independance a temoigne, aux « ćtrangers qui se mo-quent de nous »29, la bravure du soldat roumain. Pour rester ćquitable il faut dire que les « ćtrangers qui se móquent de nous 1 ont disparu de la dernićre ćdition de 189430 aussi bien que les ćtrangers qui avaient ćtouffe notre commerce, dćsormais contrecarrćs par les marchands roumains et surveillćs par Pinstitution princićre sl.
Lorsqu’il s’agit de la xćnophobie rotunaine de la deuxićme moitić du XIX® siścle, il y a un personnage ambigu que nous ne pouvons pas ćviter: le Turc. Des mćcreants et bien longtemps les puissants du jour, les vćritables seigneurs des Pays Roumains, les Turcs sont donc un danger rćel ćt parfois menaęant. Pourtant les Turcs ne subissent pas la colćre des auteurs des manuels. Le motif est explicitement reconnu par Xenopol: «quoique les Turcs nous aient fait du tort, toutefois ils nous ont ćvitć d’ćtre engloutis par d’autres peuples » 32.
4 Idem, Istoria Rom&nilor... Xe ćd., p. 4—5.
*5 B. B. Sec3reanu, Prescurtare... I1® 6d., p. 42. t6 Ibidem, p. 61.
*7 Ibidem, p. 102-106.
18 Ibidem, p. 105.
Ibidem, p. 174.
*°Tdem, Prescurtare... XI® 6d., Bucarest, 1894, p. 114. 81 Ibidem, p. 141.
M A. D. Xeaopol, Istoria Rom&nilor..., II® ćd.„ p, 64.