L’examen et le traitement du manteau bleu de la Vierge ont montre comment ii est possible, par une parfaite coordination darguments esthetiques, picturaux, scientifiques et techniques, datteindre un resultat qu il serait vain de rechercher & la Iumiere des seules donnees ,,artistiquesM ou ,,scientifiques”.
Observations
La structure (PI. XII, 3) esl simple. Au-dessus de la preparation (c. l) on a applique une tres fine couche dindigo (Iiant aqueux) (c. 2) puis une couche epaisse dazurite (Iiant aqueux) sans blanc de plomb (c. 3). On trouve ensuite une couche de craie (c. 4) ; enfin la couche brun-marron a base d ocre (c. 5).
Interpretation
II ne restait que fort peu de traces de la couche bleue ancienne (c. 2 et 3). Dou Iapplication, au-dessus de celle-ci, dune couche degalisation (c. 4) devant niveler la surface, puis dune couche de couleur brun-marron (c. 5).
L extreme solubilite de cette derniere, de mćme que la prćsence, a sa surface, de coups de brosse grossiers et malhabiles (PI. XII, 2, a gauche) ont permis de situer son application a I epoque modeme. La decouyerte, sous cette couche, dc traces de brulures (PI. XII, l) doit faire admettre une datę postćrieure a 1822, si elles correspondent a des deg&ts provoques par lincendie de la cathedrale Saint-Ravon.
La couche bleue (c. 2 et 3) est ancienne, mais est-elle originale ? Nous avons tendance a I interpreter dans ce sens. En effet, la prćsence de la fine couche d indigo et l emploi, dans les deux couches bleues, d un Iiant aqueux, font penser a une technique picturale ,,primitive . De plus, nous devons etablir une correlation entre cette technique et l emploi exceptionneI de ce Iiant aqueux dans les couches superieures bleues du manteau de la Vierge (cf. p. 70).
Rappelons que la couche brun-marron a ete enlevee lors du traitement de 1950-51 et remplacee par une couche bleuatre, uniforme et matę.
Observations
De nombreux surpeints et repeints sont percepłibles a l oeil nu. lis deviennent encore plus evidents en radiographie (Pi. XIII, l) surtout au III. Malgre la compIexite de la structure, I analyse des coupes (PI. XIII, 2) complete cette vision. En fait, il y a alternance d une serie de couches a caractere translucide (c. 2, 4, 6, 8, 10 et 12) et d une autre serie, & base de blanc de plomb, avec ou sans pigments colores (c. 1, 3. 5, 7, 9 et ll). En outre, ces couches sont Iiees a I huile (couches superieures) ou a Fhuile + x (couches inferieures). Enfin, la solubilite des couches opaques superieures est nettement plus grandę que celle des autres.
Notons aussi que, dans d autres echantillons, nous trouvons, sous cette structure, recouvrant la preparation, une assiette blanchatre, puis une fine feuille d or et enfin une couche translucide.
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