au lemps dc Louis XIV
(Suito ot fln-)
Seruice eztraordinairc. — Ce dimanche 24 Avrii 1 f>89, le próne ful long, fermc comme & Pordinairc. et sc terniina par Pannoncc d’un servicc cxtraordi-nairc pour dćfunte Madame dc Kergadiou, du manoir dc Kergadiou en Plourin.
Tout d’abord unc (|ucstion dc fianęailles rompues : Je Recteur donnę a$signation a un certain Yvon Cloastre d’avoir a s’cxpfiquer et dire pourquoi il ne conlractait pas mariage, aprćs en avoir fait promesse.
Les anciens canonistes distinguaient les fianęaillc.s par parole de present ct les fianęailles par parole de futur. Les premićres constiluaient de veritables ma-riages clandestins ; elles furent abolies par le Concila de Trenie. Les secondes ćtaient dćflnies « une pro-messe quc dcux personnes dc sexe dilTerent sc font de sc prendre pour inari et fcminc». Aucune loi ecclćsiastiquc ne determinait d’une manióre prćcise la formę des fianęailles. L’Eglisc exigeait seulement. pour leur validite, qu’elles fussent conlractees libre-ment et k 1’śge lćgitime, c’est-k-dire apres sept ans rćvolus. Toutefois^ d’apres une trds ancienne cou-tume, les fiancćs se prćscntaient a leur curć pour rccevoir sa bćnediction et le prendre pour temoin dc leur promesse. Les fianęailles validcment contractćes pouvaienl etre dissoutes, soit par consentcmcnt mu-tuel, soit par un chungcment notable survenu dans la personne ou la position d’une des parties, soit par 1’omission d’une des conditions mises au contrat.
Mais le denommć Yvon Cloastre ou sa fiancće sc trouvaient-ils dans l’un de ces cas ?
Pour le savoir, Messire Hunnou 1'assignc & compa-raitre devant Mgr l’Eveque de Lćon en tournee pastorale & Plouarzcl :
« Cc jour 24* Avril 1080, je soussignć Guillaumc Hannou, prcstre recteur de la paroisse de Landunvez certific avoir adjournć. donnć ternie ct assignation i Yvon Cloastre de ceste paroisse, du viliage dc Curullou, et a Janne Louisc Baron de la paroisse dc Landćda, loutcs deux dans l’evcs-che de Lćon pour comparoir vendredi prochain 29* de ce mois dans 1’eglisc paroissiale dc Plouarzcl dcvant Mgr de Leon y faisant sa visite, pour deduirc les raisons pourquoi ils nc contractent de fait le saint sacrement dc tuariage, 1'ayant fait la promesse il y a plus de quatrc roois ; — c’cst u quoi, conclut le dit Itecteur, 1'original sera contre-rollć conformćment & 1’ordonnanoe. Fait Icsdits jour et an, et ai delivrć cette copic audit Yvon Cloastre avec som-mation d’avertir ladite Baron. >
Apres quoi, le Recteur passa & une autre question :
« 11 y cn a, dit-il, qui donnent retraite a des gens mai notes que je ai chassćs de cette paroisse, et qui leur donnent du travail... Si j’cstais mieux informe, je les citerais ii la visitc. »
Messire Rannou remplissait, & Landunvez, le róle <le seigneur du villnge ; il commnndait en maltrc ct il entendait faire respecter son autorite. Defensc aux mauvaises gens de sćjourner dans sa paroisse : defense d*y Iouer des terres. d*y prendre feniuie : il ne veut pas que ses paroissiens soient contamines. M. Gcorges Goyau, dans son ouvrage sur les Origines religieuses du Canada *, coimnentant un fait du nie genrc, dit : « Dans ces bourgades ii de mi th£o-cratiques quVtaient Quebec et Yillemaric, oii la