Maghreb 56
L'introduction de 1'arabe au Maghreb se fait a partir du 7e siecle avec les troupes de
conąuerants arabes.
L'arabe existe en deux formes. A cóte de l'arabe classiąue ou litteral, langue essentiellement ecrite et donc de la communication officielle, il existe les varietes orałeś reservees a la communication spontannee. Le premier est la langue de la religion (de la priere, des rituels,
du Coran). Pendant plusieurs siecles, elle etait la seule langue du savoir et de la literaturę. Elle est utilisee
jusqu'a nos jours et represente une forte liaison a l'islam.
Par contrę, les langues uniąuement orałeś sont utilisees
dans la vie ąuotidienne et se diversifient selon les entites regionales et nationales. Ces formes orałeś sont non
seulement des parlers arabes mais en Algerie et au Maroc une Partie de population communique aussi en parlers berberes. II s'agit des parlers dans lesquels s'exprimait presque toute la population maghrebinne avant l'arrivee des Arabes.
En Tunisie la pratique du berbere a pratiquement disparu,
ce parler est utilise seulement par 1% de la population au Sud de la Tunisie et a Djerba, tandis que en Algerie et au Maroc ce chiffre monte a 20% et a 40%.1 La langue berbere,
l'amazigh, n'a jamais ete soumise a un processus de
codification, il n'existe pas de normę commune a l'ensemble berberophone. Cette langue presente un nombre de parlers distincts. En Algerie, on distingue les parlers: kabyle,
chaouia et touareg, au Maroc dialecte tarifite, tamazigh et tachelhit. La plupart des berberophones sont bilingues berbere-arabe, mais il demeure, essentiellement au Maroc, des locuteurs exclusivemement berberophones, particulierement les femmes et les personnes agees. En Algerie, le gouvernement a
^randguillaume, Gilbert, "L’Arabisation au Maghreb", in R6vue d'Amćnagement linguistique, °^fice Ou^becois de la langue franęaise, N°107, hiver 2004, p.15-40