l'inquietude emanant de la DDC a travers le spectre de la revolte morale dont elle se fait 1'etendard. Le discours qui emane directement de la DDC, a travers ses videos, son site internet, a une forte propension alchimique. II est dommage de laisser de cóte cette dimension, d'autant que le mystere dont elle entoure les raisons d'etre de la DDC empeche d'en mesurer exactement 1’epaisseur. L'alchimie, ostensible, se mele a des imperatifs ffancs-maęons plus discrets, et a des envies revolutionnaires pas toujours evidentes a cemer. Tenter de lever le voile sur les tenants et les aboutissants de ce rapport du chaos a la loge et a la pierre philosophale promettrait a coup sur de belles decouvertes... Je m'en tiendrai cependant a une analyse de 1'esprit de revolte qu'est celui de la salamandrę de la DDC.
« A mesure que le pouvoir disparait, notre volonte de pouvoir doit etre la disparition. Nous devenons, dans 1’Intemet profond, la Babylone de Tinformation. Entre le Tigre et 1’Euphrate, nous jonglons a travers nos labyrinthes analogiques et tunnels numeriques. »16 Nul doute que Thierry Ehrmann avec la DDC mene un combat. II est au premier lieu le combat de la survie, pour que la DDC puisse subsister, et ne soit pas detruite comme le voudrait le maire de Saint Romain au Mont d'Or et le Tribunal de Grandę instance qui a rendu son verdict en novembre. Thierry Ehrmann presente la necessite de « sauver » la DDC comme une lutte de 1'histoire de l'art, assez transposable a 1'etemelle querelle des anciens et des modemes, de ce qui est nouveau et qui choque contrę l'art etabli. L'inquietude de voir la DDC menacee pousse Thierry Ehrmann a multiplier les recours en justice et les actions de soutien, comme les petitions. II s'agit d'un combat d'inquietude a inquietude achame. La DDC inąuiete; elle est vue par beaucoup, et meme par certains de ses soutiens, comme pessimiste. Le noir de ses murs peut susciter 1'angoisse, le choc des images de guerre et les references mystiques sortent le spectateur de son environnement familier et colore. On n'est pas, de prime abord, comme un « poisson dans l'eau » a la DDC, a moins d’etre un psychopathe assoiffe de destruction,un terroriste ou un civil ou un soldat habitue aux champs de bataille. La DDC s'apprivoise. L'inquietude qu'elle souleve en termes d'impressions chez le visiteur se transforme petit a petit en fascination, ou en rejet. Quand elle fascine, la DDC est vue -c'est en tout cas ce qu'en disent les signataires de la petition- comme une oeuvre a garder, qu'on l'apprecie ou non. Quand elle repugne, la DDC devient un monstre inquietant. On lui voue de mauvaises intentions, car on ne comprend pas ses motivations. Elle suscite la peur par son etrangete, et c'est bien la le sens du mot xenophobie. La DDC est donc armee; elle est en tout cas capable de faire peur, voire de susciter la panique. En cela elle s'apparente a un animal, qui reagit a la menace en menaęant a son tour. Si sa survie est compromise, elle va sortir ses griffes. Elle oppose une inquietude a une autre, l'inquietude de ses detracteurs vis a vis des regles d'urbanisme et d'images qui leur sont etrangeres. Elle etablit 16 Newsletter de la DDC, mail du 3 aout 2009, reprodiut en annexe.