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LITURGIE DE SAINTE-ANNE D AURAY
I. — APKRęO GŹNŚRAL.
Le mystóre qui recouvre la vie de sainte Annę piane ćgalement sur les premiers honneurs qui lui ont ćtć rendus: au dehut son culte <5tait enveloppć dans celui de la Sainte Vierge comme celui de Marie avait ćtć lui-mćme- longtemps compris dans celui de Notre-Sei-gneur (1).
Le culte de Jesus-Christ est le centre d’od part tout le mouvement: telle une nćbuleuse qui laisse, au cours de son ćvolution, ćchappcr de sa masse primitive des fragments, d’abord confus, qui deviennent peu & peu des globes lumineux, d’oń se dćtachent plus tard d’autres parcelles destinćes k devenir elles-m£mes des astres a leur tour. La liturgie gravitait d abord tout entićre autour de la personne divine de Notre-Sei-gneur; mais, dans la commćmoraison de certains ^pili) 11 n'est question ici quc de sainte Annę. Toutefois nous devons faire remarquer qu’A 1’origine sainte Annę et salnt Joachim recevaient des honneurs communs k i'un et k 1'autre,
Dcpuis la dćfinition de Ittó4, nous savons qu'ils ont les mćmes droits aux horamages des fidćles, en qualitć de p£re et dc mćre de rimmaculće-Conception. Mais dans 1'Eglise d‘Orient, c'est k titre d‘aieux de Notre-Seigneur, qu’ils itaient particuli*rement honoris. Le rocablc le plus ancien quc l'on connaisse de leur fite les dćslgne par ces mots: Stncli Dti partnlet. Ce mime quali(icatif, qui nous semble aujourd’hul si hardi, se retrouve dans la liturgie de saint Jean Chrjsostome, oh hgurent tous ces noms vćnerabics rćunis dans une mćme prićre: « Oue le Christ, notre vrai Dieu. par 1'intercession de l'inalt*rable Yierge sa mćre..., des saints et justes parents de Dieu, Joachim et Annę... »
sodes de sa vie, les rcgards ćtaient nćcessairement atti-res aussi sur sa mćre: c’est ainsi que la fćte de la « Purification », par exemple. est sortie de la « Prćsen-tation de Jćsus au Tempie ».
De mćme le culte de sainte Annę, dans 1’Eglise latine particulićrement, commenęa k poindre dans les offices qui lui ćtaient communs avec la Trćs Sainte Vicrge : la fćte de la Conception, celle de la Nativitć, celle de la Prćsentation de Marie (l).
L’Eglise orientale a prćcćdć 1’Eglise latine dans les honneurs rendus k sainte Annę.
Śi l’on en juge par les rares documents qui nous sont parvenus, c’est k Jerusalem, que Ton trouvcrait
(1) A) Fćtes communes k la Sainte Yierge et k sainte Annę: o) Aa file de U Conception. — Ce mot se prend tantót dans le sens actif et tantót dans le sens passif, suivant que le fait est en visuge dans la Hlle ou dans la móre. — Elablie dabord k Rouen (pour ce qui concerne 1'Eglise latine), en 1074, k 1'instigation de Robert duc de Normandie. qui . avait eu de fróquentes relations avec 1'Oricnt, adoptóe ensuite k Lyon malgrć les protestations de saint Bernard, par 1'Angleterre en 1202, et par 1'Ordre franciscain, sur 1’initiativc de saint Bonaventure, en 1262; elle fut dć(initivement introduitć dans le calendrier romnin en 1483.
b) La file de la Nalitili. — Aprós avoir ćtć cćlebrće en dif-
fórents diocóses, elle fut rendue obligatoire pour lEglise unirerselle au XIII* sióde par Innocent IV. Elle s'est appelóe aussi, dans l Eglise grecquc « la fite de l’enfan-tement de sainte Annę ». Le dócret d’Innocent IV se rat-tache k une promesse qu il fit avant son ólection : le con-dare. qui durait dejA depuis vingt mois, menaęait de se prolonger indefiniment lorsque chacun des membres prit 1'engagement detendre k toute l Eglise la fite de la Natiritó, s'il etail ólu ;aussitót 1'accord s*ćtablit, et Innocent IV fut nommó.
c) La file de la Prisentation de Marie. — Rendue obligatoire
en 1374, supprimóe par saint Pie V. elle fut dćftaitive-ment rćtablie par Siste-Ouint en 1585.
B) Fćtes de sainte Annę indćpendantes de celle* de la Sainte Vierge (dans la liturgie orientale):
u) 25 juillet: la dormilion de sainte Annę.
b) 9dćcembre: la conception de sainte Annę, aleule du Christ,
c) 9 septembre: les sainte parents de Dieu, Joachim et Annę.