320 * . SAINTE-ANNE D*AURAY
Les unsdisent: Pourquoi pas?
1° Dans la situation actuelle, la vie religieuse au yillage nest ni suryeillśe ni dirigee par ceux qui en ont la responsabilitć immćdiate.
Le chapelain qui s’en occupe n’est ni recteur ni vicaire, ni m£me en quoi que ce soit le dćlćguć du recteur. N'ya-t-il pas 16 une anomalie?
2* En fait les habitants de Sainte-Anne se soht dćta-chćs de 1'ćglise de Pluneret, 6 tel point qu’ils ne s’y rendent plus que pour les actes absolument obliga-toires. Les enfants eux*mćmes n’y vont que pour les p6ques et la communion solennelle.
Cette dćsaffection, si regrettable qu'on puisse la juger, se comprend, puisque la vie religieuse trouve 6 s'entretenir ici dans des oeuvres nombreuses et varićes dont tout le monde reconnalt la raison d’śtre.
Pourquoi dds lors ne pas rćgulariser en droit ce qui cxiste dej6 en fait ? *
3° Le yillage poss^de tout ce qui est nćcessaire au fonctionnemcnt d’une paroisse : clergć nombreux, res-
(du Varquez), Ktienne Audran, Kousse (de Lorient), Jardin (du Lion d‘Or), Guyot, chirurgien, etc...
Lc dćpartement renvoyo la pćtition au district d’Auray, qui dut prcndre l avis de la inunicipalitć. Celle-ci rejcta la pćtition, mais le district la prit & son compte, et 1'appuya de son autorilć. Malgrć cet avis (avorable, lc dćpartement ne jugea pas & propos nćau-moins de faire imrnćdiatemcnt la translation demandCe; et elle ne se fit jamais, car la paroisse de Pluneret n'ayant eu aucun curć constitutionnel, il n’y avait pas lieu de lui trouver une ćglise et un presbytćre (Cf. Arch. dipert. Q, 292|.
Consuller aussi, dans les Archivcs du PClerinage, la raonogra-pbic dc la paroisse dc Pluneret par Louis Samson.
M. Guilloux (dans sa brochure Sainte-Anne pendant U IUcolulion, pages 27-28), faule d'avoir eu un document de plus entre les mains, a inexacternent interprćtć cette dCmarche, rclative au transfert de l‘*glise paroissiale: il 1'attribue & la population chrćtienne de la paroisse. quand en rćalitć elle est due k la camarilla des acquć-rcurs de biens nationaux, qui trouvaient 1& un moycn d’augmen-ter la valeur de leurs proprićtćs dc Sainte-Anne.
Le mćme transfert dc 1'ćglise paroissiale k Sainte-Anne ful sur •lc point d’itrc demandć en 1802 par le recteur concordataire lui-inirnc, s'il faut en croire une lettre du P. Blouet (Voir le chapiirc du « Henouveau *).
■sources suffisantes, ćglises, ścoles, patronagcs, etc. Combien de paroisses, dans le diocóse. possddent des avantages ćquivalents?
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D'autres rćpliquent : ce n’est pasopportun.
1° La paroisse n’a-t-ellfc pas ćtó ddj& considćrable-raent morcelće?
Elle a dćjd códć des villages h Saint-Goustan et & Mćriadec : faut-il achever de la dćmembrer et de I’ap-pauvrir en lui enlevant la partie la plus intćressante de ce qui lui reste ?
D’ailleurs la sćparation donnę lieu h deux problfcmes bien dćlicats : l’un qui concerne le nouveau recteur, et 1’autre son ćglise.
Si le chef de la nouvelle paroisse n a que son titre de recteur, quellc sera ici son autoritć, & cótć d'un clergć nombreux et absolument indćpendant de lui?— Que de conflit^ naltront entre les deux pouvoirs? — S’il est le superieur du PMerinnge en m6me temps que recteur, il est & próvoirque, partagć entre deux fonctions trćs diffćrentes, il sera fatalement exposć h negliger son ministóre paroissial : la paroisse risquerait trop d’ćtre absorbće dans le Pfclerinage.
Et quelle ćglise paroissiale lui donner?
La basilique ? Ce serait changer sa destination : ce n’est pas pour construire ici une ćglise paroissiale que la Bretagne a donnć ses ofTrandes ; et la faire servir pour los cćrćmonies locales de baptóme, de mariage, d’enterrement, serait lui enlever son caractdre de mćtropole religieuse de toute la province (1).
Une autre chapelle ? — Le recteur y resterait dans la solitude, pendant que sa population irait irrćsistible-ment h la basilique od les inesses seraient plus frś-
(1) Pour la móme raison, il ne viendra jamais a la pensće dc personne que Pon puisse faire des deux basiliąucs du Pćlcrinagc de Lourdes ou de Tiglise de Montmartre de simples ćglises pa-roissiales —, parce qu’ellcs sont lc sl*ge d’une dóvotion qui dćbordc les limites de la paroisse.
SAINTE-ANNE iPAURAY. TOME II .