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288    SAINTE-ANNK |/aURAY *

cience proposent aux pćlerins des objets de naturę ó les scandaliser (i).

Une autre chose egalement choquante, c'est 1’instal-lation, dans les rues du villoge, dauberges volantes ou s’attablent, de jour et de nuit, sous des*abris de toiles, de longues files dc buveurs; le nombre des dćbits ćtant dćj& par ailleurs considćrable dans la localitś, la pre-sence de ces cabarets ne s’explique que par le dćsir de spćculer sur une passion dćj& trop prononcće chez cer-tains voyageurs.

Ona enfin h dćplorer parfois la prćsence h Sainte-Anne de saltimbanques et de bateleurs, dont les jeux bruyants et les exhibitions tapagcuses donnent & nos pieuses asscmblćes une physionomie de kermesse.

Les dćsordres occasionnćs par ces dernieres catego-ries de trafujuants ont paru tellement exagćrćs, que le maire de Pluneret s’est cru obligć de prendre 6 leur sujet des mesures de police (2).

il) LettredeM. Guillouzo au Prćfet du Morbihan (30 juillct 1871). « Depuis quelque lemps des dćsordres tendent & slntroduire dans le Pćlerinage de Sainte-Anne... Des marchands de livres ćtalent en publiCfdes brochurrs qui ont pour la plupart Testampille de la police, mais qui sont tout A fait irnmorales... » (Arch, dtpart.).

(2) Avant nić me quc le maire eut pris cet arrćtć, le clergć avalt fait entendre sa protestation: « Des saltirabanques Yiennent s'installer sur les places publiques du village; et, au son de la trompette ou du tambour, ils appellent A eux les pćlerins, les font entrer dans des baraqucs, pour les faire assister A touteespćce de bouffonneries, mćme pendant les olflces et les processions » |M. Guillouzo: ibidem).

Nous devons remarquer toutefois que, mćme A cc poiilt de vue, Sainte-Anne est encore le Pćlerinage privilćgić: la place publique n’est pas envahie ici, comme dans les autres pardons, par ces baraques de toutes sortes dont le tapagc pćnćlre jusque dans les ćglises.

Voici, A titrede curiositć, un fait que nous transcrirons du Journal de M. Cadic au sujet des saltimbanques : « En juillet 1894, on avait decidć de fermer les portes de la basilique pendant la nuit, dans 1'intention de procurer alnsl du calme au village ct du repos aux pćlerins. On avait comptć sans les saltimbanques. Un ma-nćge s'ćtail installć plusieurs jours avant la fćte sur la place iNico-lazic. Le25au sbir, je demandai A l'un des employćs s'il comptail travailler toute la nuit. — « Certainement. me dit-il ; du reste

Article I. — « II est interdit ć l’avenir aux saltimbanques, « batelcurs, charlatans, proprićtaires de jeux et d’animaux, « et autres industriels, de s'ćtablir sur la voie publiąue, « sans lautorisation du maire, qui pourra la refuser quand « il le jugera & propos.

Arlicle II. — « Les emplacements qu’ils devront occuper « seront dćsignćs par lui.

Arlicle III. — • Les aubergistes se tiendront en dehorsde la « voie publiquc, afin dc laisser librę 1'espace nćcessaire & la « circulation. »

Signó: Dano, 20juin 1873.

On comprend que les proprićtaires retirent un bdnd-fice considćrable du droit d’dtaler qu'ils accordent & tant de commcręants indigćrfes ou etrangers, forains, aubergistes, bateleurs.

Ce droit rapportait, d’aprćs un acte de 1817, soixante dix Iivres au Pćlerinage, qui possddait alors la cour de la chapęlle et les rues avoisinantes (1). II ćtait stipuló

pulsąue l’on fermo 1’ćglisc, il faut blen que nous occupions le monde. — En arez-vous Tautorisalion ?Le maire nous a pertnis de falrc de la musique aussi longtemps que nous voudrions. *

Le maire avait bien pu, en effet, les y autoriser, mais verbalc-ment; il s'dtait bien donnć gardę de permettre par ecrit ce tapage nocturne, qui ćtait de naturę A troublcr le repos public; les voi-sins ayant toujours le droit de porter plain<e.

Ycrs 11 h. du soir, M. Mary (ricaire f. Pluneret) et moi nous all&mes faire un tour dans le vi!lage ; la foire battait son plcin ; le manćge tournail, la lumióre ćblouissait, les sons peręants de la bastringue se faisaient entendre au loin ; cheraux et Yoilures itaient occupćs par des personnes des enrirons de Sainte-Anne, jeunes gens et jeunes filles. Tout autour un cercie ćpais de spec-tateurs regardant en curieux ou attendant leur tour.

M. Mary et moi, franchissant le cercie, nous nous plaęons au premier rang, mais sans rien dire. Et voici que peu & peu le cercie 8*ćclaircit; les spectateurs disparaissent. Les jeunes filles qui sont dans les voitures ou sur les chevaux dćtournent la tćte ou se cachent la figurę; quand la manirelle sarrete, tout le monde s'ćclipse... Et, faute de clients, le manćge cessa dc traYailler jus-qu'au lendemain matin ».

(t) Cel acte, ridigć sur papier timbri, et passć entre d'une part M. Cućnet prdtre, supćrieur de In maison de Sainte-Anne, et dautre part Fr. Prado, marchand chapelcttier et A. Martcnnc, boulanger, se trouve dans les Archiets du Pilerinitge.

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SAINTE-ANNE DAliMAY T. II



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