le Recteur — pour contraricr les vues de Monseigneur et Ics miennes. lłne damę honnćte, indignćc des pro-jets iniques dudit sieur, vient de ine prćter 500 livres pour acqućrir le presbytćre, en me subrogeant dans les droits du vendeur. Comme cette afTairc etait urgente, je n’ai pu consulter Monseigneur avant de 1’entreprendre. J’ai tout lieu de penser que la purete dc mes dćmarchcs me justificra... > (1).
Par actc datę du 5 Janvicr 1810, M. Rochedreux se fit donc subroger dans les droits de M. Salou.
Des le 3 Fevrier, le rectcur-instituteur affirme que sa maison est un des plus jolis petits sćminaircs du dioc^se. II a quinzc pensionnaires qu’il nourrit et instruit avec tout le zh\e dont il est capable, n’ćpar-gnant ni soins ni vcilles pour en fuire de bons sujets, confiant que ces jeunes gens lui rendront un jour la justire qu’il est en droit d’attendre d’eux.
Mais bientót les difficultćs recommencent. II avait du rcnvoyer un elevc « pour de trćs bonnes raisons. Je le crois, dit-il, pcu proprc 5 1’ćtat ecclćsiastique ; l'avcnir justiftera ma conduite a son egard. * Or, voili quc rEvćquc prcnd cet elevc sous sa protection et le fait admcttrc u Saint-Pol. Aussitót le maltre, froisse, ćcrit a Monseigneur la lettre suivante, intćressantc parce {|u’elle nous montre rhomme impressionnablc et bouillant que tani d’evćncments ont aigri, et parce qu’elle nous donnę quelques dótails sur le regime, plu-tót frugal, des ćcoliers :
« Le gain de cause que Votrc Grandeur vient de donner h un de mes ćlóves, avant de m’entendre, est de naturę a jeter un discredit hien formcl sur cc nou-vcl etablissement. Le jeune ćtourdi dont 1’education m’a coutć tant de peines, de soins et de chagrins. triomphc du bon accueil dont vous l'avc7. honore, et
(1) ArrhWfs dc rEv^ch^.
de la distinction c|uc vous lui avez donnee pour le col-lćgc de Saint-Paul. En attendant que l'experiencc ct le temps, qui sonl deux grands mattres, me justificnt vos yeux, je vóus prie de mc dechargcr des Ireize prnsionnaires dont j’ui ebauche 1’ćducation. Ils mćri-tent tous, a de plus justes titres, votre protection et vos favcurs/ aucun d'eux ne m’ayant donnę jusqu’u cc jour aucun sujet dc mecontentcment. Ce jeune homilie, au contraire, a mćritć d’etre chassć trois fois de mes ćtudes... Malgrć tous ces griefs, jc l’ai soufTert un an chez moi. Pendant neuf mois, ses parents lui ont fourni seulemenl du pain d’orge, du beurre, et, rarcment de la viande salće. Quatre fois par semaine, jc lui ai donnć un repas: presque chaque jour, qucl-que supplement a son entretien, et enfin son logemeat et ses ecoles, le tout gratis. En sortant de Pont-Croix, j’ai cru dcvoir acquiescer aux voeux de ses parents, dans 1'espoir dc vous le prćsenter avcc ses quatrcs autres condisciplcs, pour etre ndniis au Sćminaire, a la Saint-Michel prochaine. J'ai seulement cxige de ses parents qu*ils payassent 3G livres par an, apres m’ćtre informe qu'ils pouvalent payer cctte legóre somine sans gt'ne. J’ai exigć la młme somme des parents des deux autres ; et M. Charles s’est engage k payer trois louis pour son ncveu. L'emploi de ces sommes devait £tre continue jusqu’& pnrfait remhoursement des 400 livres que j’ai donnees pour le dortoir et la classe qu*il a fallu faire dans le presbytfcre. Vu la tenacitć des parents qti! ne veulcnt ricn donner pour 1’educa-tion de leurs enfants. je ne puis comptcr que sur les trois louis de M. Charles. II est de toute faussetf que j’exige d’aucun pensionnaire la inoindre chose pour leur nourriture. II est tris faux que je les occupc k des travaux ćtrangers au but proposć. Les heures eon-śacrćes k 1'ćtude ne sont jamais interroinpues. Pour quclques lćgers serviccs quc deux d’entre cux rendent