192 CONCLUSION GfiNfiRALE
cipal, et disons essentiel, a la vertu theologale de charitć. Ce sera la sa marque personnelle, le sceau de son genie. Pour la doctrine cest une acquisition definitive; sur ce point elle ne variera plus jamais au cours des siecles; elle ne cherchera que des comple-ments d’information, des cas concrets d application.
Guides par cette donnee lumineuse, les thćologiens posterieurs en yiendront tout naturellement a entendre les deux sources d’obli-gation coniuntice et non plus disiunctive, le fait d’avoir du su-perflu n’6tant plus que la condition d’exercice de Tacte de mise-ricorde1 2. S’ils sont infideles a la lettre de la Somme, ils n’en trahissent pas trop Tesprit, puisque en deńnitive saint Thomas dans sa position finale ne coordonne pas les deux aspects de l’au-móne qu’il reconnait, mais les subordonne, le premier jouant dans sa pensie le róle cTelement materiel (justice legale divine ou humaine), le second celui d’element formel (mis6ricorde, charitć). Le travail des moralistes continuera en ce sens3, et notre cige a recueilli le fruit de leurs labeurs.
2) Si lon ouvre les manuels de theologie morale qui aujour-d’hui font loi dans les Universites catholiques et les sćminaires, et qui guident les confesseurs dans Texercice de leur ministere, on peut se rendre compte de l’evolution de la doctrine depuis les donnćes de saint Thomas d’Aquin. Prenant les choses par
comme vient de le mettre en lumiere J. Riviere (« Justice)) et « droit)) dans la langue de saint Augustin: Buli. de Litt. Eccl., t. XXXIII (1932), p. 5-15).
Voir P. Goreux, S. J., « L aumóne et le regime des biens. L/interpre-tation de saint Thomas dans la tradition )): Nouc. Rei). Theol., t. LIX (1932), p. 248 sq.
Voir P. Rene Brouillard, S. J., (( La doctrine catholique de Taumdne)):
Nouc. Rec. Thfol., t. LIV (1927), p. 23 sq.