48 LES DĆ.TERMINATIONS ESSENTIELLES
vice; et comme c’etait la dicersa ratio boni qui sp6cifiait les differentes vertus, ce sera cette dicersa ratio boni quae inordinate appetitur qui indiquera une specialis ratio peccati. Or, ce de-sordre est cituperabile, comme vient de le noter Ie texte cite, et ainsi ce cituperabile devra repondre a un non laudabile. Qu’on en juge:
Quod... ayarus abstineat ab accipiendis alienis, etsi in se laudabile videatur, tamen ex causa propter quam facit, tituperabile est, dum ideo non vult ab ałiis accipere ne cogatur aliis dare (2a,
2«, 119, 3, ad 2) (cf. De Mało, 13, 2, ad 4).
II est donc permis de conclure que voila au moins ce que con-tient ce laudabiliter; il marque que 1’ordre de la raison n’a pas ete viole, et donc les cas exceptionnels qu’il qualifie respectent cet ordre; ils ne sont pas inordinatum quid, comme le laissait croire le principe gen6ral du necessaire d’etat: Inordinatum autem esset; en somme ce sont des actes de vertu. Confirmation que ce mot repond directement aux objections posees, qui toutes, on s’en souvient, signalaient un desordre.
4) Mais un acte pour etre vertueux, bon, licite, laudabilis, n’en est pas pour autćuit obligatoire: a ne pas oublier. Cette limite, que respecte la droite raison, parce que limite ne peut donner qu’une normę negative; et par consequent si un non licet entraine fatalement un non debet, un licet n’equivaut pas a un debet. Aussi le terme laudabiliter, qui repond en premier lieu et par lui-meme a ce licet, pourra signifier ulterieurement et se-condairement ou un acte conseille ou un acte obligatoire; mais par lui-meme ii en prescinde totalement. II faudra pour en de-cider consulter la matiere traitee et surtout le cońtexte immediat. II signifiera conseill6 quand il sera oppose clairement et directement a un mot qui marque une obligation, comme tenetur, etc. Et saint Thomas l’a fait precisement a propos des ceuvres de