des reformes de structure de plus en plus amples et fondamen-tales et qui, par cela meme, pourrałt constituer un programme particuli£rement adapte d’action socialiste en Occident«.in
C’est dans le socialisme yougoslave que Goldmann a cru trouver la realisation la plus fid£le de cette conception - th£se qui meriterait, bien sur, d’etre longuement discutee a partir des analyses des marxis-tes yougoslaves, groupes autour de la revue Praxis, dont nous adop-tons totalement les positions. II n’en demeure pas moins que pour Goldmann c’est le socialisme yougoslave »qui a elabore et mis en pra-tique ce concept d’autogestion economique et sociale, et dont l’expe-rience et la maniere commence deja a avoir un retentissement non negligeable dans le reste du monde«. Dans un autre texte intitule: Critiąue et Dogmatisme dans la Creation litteraire, Goldmann ecrit:
»C’est la grandę decouverte des socialistes yougoslaves qu’on ne saurait lutter contrę la bureaucratie sans lui opposer des struc-tures sociales et economiques a tendances antibureaucratiques et notamment 1’autogestion.
Nos societes ont cependant une structure et un passe trop dif-ferents de la societe yougoslave pour pouvoir reprendre simple-ment les idees des socialistes de ce pays de sorte que nous devons nous demander quelles sont, chez nous, les possibilites d’orienta-tion vers un ordre social qui assurerait aux hommes une reelle responsabilite et une reelle participation aux decisions. Pour les societes occidentales 1’autogestion est une perspective fondamen-tale, importante et seduisante sans doute, mais non pas imme-diate et je ne pense pas que nous pourrions la developper sans formuler comme etape intermediaire l’exigence de la coges-tion«.112
Cette these de Goldmann est l’une des plus fondamentales qu’il a developpee dans ses derniers textes. L’autogestion lui semblait a tout point de vue »l’idee clef« de tout programme serieux et susceptible d’inspirer une action efficace a 1’intórieur des socićtes industrielles sur le plan economique, social et politique«.
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Ainsi, refuse-t-il d’adherer a la plupart des interpretations propo-sees de la crise sociale contemporaine.
- il reproche au marxiste sovietique et aux Partis communistes de ne pas etre capables de poser concr£tement - theoriquement, politique-ment, strategiquement - le probl£me du dćpassement du capitalisme et de son au-dela. C’est ce fameux manque d’imagination qui trans-forme la theorie revolutionnaire en simple ideologie lorsqu’on refuse de modifier la theorie a partir de la rćalite des faits: le declin de
1,1 M. S. P. 324.
“* M. S. p. 37.
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