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Rapport de la Commission a PAsscmblee gćnćrale 71

des «faits de PEtat». En m6mc temps, pratiquc et jurisprudcnce internationales ćtant devenues plus claires et plus concordantes, les internationalistes modernes en viendront k la quasi-unanimitć 71 k considćrer comme un point acquis que les actions ou omissions des organes de 1’Etat, qu’elles aient ćtć commises en se conformant aux prescriptions dc droit rćgissant leur conduitc ou en contrevenant a ces prescriptions, doivent Stre considćrćes sur le plan des rapports juridiques interćtatiques comme des faits dc 1’Etat72.

71 Parmi les rares internationalistes modernes qui soutiennent que 1’Etat n’est pas responsable pour les faits accomplis par des organes ayant agi en dehors des limites de leur competencc, voir R. Quadri, La sudditanza nel diritto internazionale, Padouc, CEDAM, 1935, p. 199 et suiv., et D. B. Levin, Otvetstvennost gosxoudarstv v sovre-mennom mejdounarodnom prave, Moscou, Mejdounarodnye ot-notchcniya, 1966, p. 75 et suiv. Selon E. M. Borchard (The Diplo-matic Protection of Citizens abroad OT The Law of International Claims, New York, Banks Law Publishing, 1928, p. 185 et suiv., 189 et suiv.), 1’Etat rćpond des faits illicitcs dc ses organes « supć-rieurs » incompćtents, mais non des faits de ses organes « subal-temes » incompćtents.

D’autrcs auteurs, tout en souscrivant k la thćse d’aprćs laquelle PEtat rćpond intcrnationalcment des comportements de ses organes en violation du droit inteme, ne s’exprimcnt pas clairement ou ont des doutes quant a la possibilite de les attribuer k 1‘fctat. Voir notam-ment Ch. de Visschcr, « Notes sur la responsabilite intemationale des Etats ct la protection diplomatiquc d’apres quelques documents reccnts », Revue de droit international et de legislation comparće, Bruxelles, 3e sćrie, t. VIII, n° 3, 1927, p. 253 et 254; L. Strisowcr, rapport sur « La responsabilite intemationale des Etats k raison des dommages causćs sur leur territoirc a la personne ou aux biens des ćtrangers», Annuaire de Tlnstitut de droit international, 1927-1, t. 33, p. 457, 460 et 461; A. V. Frecman, « Responsibility of States for unlawful acts of their armed forces », Recueil des cours de l'Aca-demie de droit international de La Haye, 1955-11, Leyde, SijthofT, 1956, t. 88, p. 290; I. von MOnch, Dos vólkerrechtliche Delikt in der modemen Entwicklung der Volkerrechtsgemeinschaft, Francfort-sur-lc-Main, Kcppler, 1963, p. 181 ct 182 (ct aussi p. 150 et 151); D. W. Grcig, International Law, Londres, Buttcrworth, 1970, p. 434 et suiv.

71 Parmi les trćs nombrcux auteurs qui souscrivent a ce principe, voir C. Eaglcton, The Responsibility of States in International Law, New York, New York Univcrsity Press, 1928, p. 57; D. Anzilotti, Corso di diritto internazionale, 4e ćd., Padouc, CEDAM, 1955, p. 387 ct 388; J. G. Starkę, « Imputability of international dclinquen-cics », The British Year Book of International Law, 1938, Londres, vol. 19, p. 109 et suiv.; R. Ago, « Le dćlit international», Recueil des cours..., 1939-11, Paris, Sirey, 1947, t. 68, p. 469 et suiv.; R. Monaco, «La responsabilita internazionale dclio Stato per fatti degli individui », Rivista di diritto internazionale, Romę, XXXIe an-nće, 3° sćrie, vol. XVIII, fasc. 1 ct2-3,1939, p. 22 et suiv.; K. Furgler, Grundprobleme der vólkerrechtlichen Verantwortlichkeit der Staaten unter besonderer Berucksichtigung der flaager Kodificationskonferenz, sowie der Praxis der Yereinigten Staaten und der Schweiz, Zurich, Polygraphischer Verlag, 1948, p. 25 ct 26; B. Cheng, General Principles of Law as Applied by International Courts and Tribunals, Londres, Stcvcns, 1953, p. 201 et suiv.; P. Guggenhcim, Traite de droit international public, Genćve, Georg, 1954, t. II, p. 5 ct suiv.; P. Reuter, « La responsabilitć intemationale », Droit international public (cours), Paris, I-es Nouvcllcs Institutes, 1955-1956, p. 87 ct suiv.; G. Dahm, Vólkerrecht, Stuttgart, Kohlhammer, 1961, t. III, p. 182; T. Mcron, « International responsibility of States for unauthorized acts of their officials», The British Year Book of International Imw, 1957, Londres, vol. 33, 1958, p. 88,93 ct suiv., 113 et 114; G. Schwarzenberger, International Law, 3e ćd., Londres, Stcvens, 1957, vol. I, p. 615 ct suiv.; H. Accioly, « Principes gćne-raux dc la responsabilitć intemationale d’apres la doctrine et la jurisprudcnce», Recueil des cours... 1959-1, Leyde, SijthofT, 1960, t. 96, p. 360 et suiv.; J.-P. Qućneudec, La responsabilite internatio-nale de PEtat pour lesfautes personnelles de ses agents, Paris, Librairic gćnćralc dc droit et de jurisprudencc, 1966, p. 119 ct 120; C. F. Amerasinghc, « Imputability in the law of State responsibility for 16) Pour cc qui est des projets dc codification, scules les « conclusions » du « rapport Guerrero » de 1926, parmi les tcxtcs ćlabores sous les auspices d’organismcs officicls, excluaient la possibilite de rendre 1’Etat responsable du fait de ses organes ayant dćpassć les limites de leur com-petence selon le droit interne. On a vu que les bases de discussion n08 13 ct 14 ćlaborćes en 1929 par le Comitć prćparatoirc de la Confćrence de codification de 1930 et Particie VIII, par. 2, al. 1, du projet d’articles adoptć en 1930 en premiere lecture par la Troisicme Commission de la Conferencc ćnonęaient nettement le principe con-traire. L’article 12, par. 2, de l’avant-projct rćvisć de 1961 de F. V. Garda Amador prevoyait que

L’acte ou Pomission est ćgalcment imputable a I’Etat lorsque 1’organc ou le fonctionnairc a agi en dehors dc sa compćtcnce, mais sous le couvcrt de sa qualitć ofBciellc7*.

Quant aux projets prćpares par des institutions privecs, celui de 1926 de FAssociation de droit international du Japon et celui de 1929 de la Harvard Law School con-tiennent des dispositions qui ne sont pas tout k fait claires74. Tous les autres acceptent expressement comme principe de base en la matiere la possibilite d’attribuer PEtat, en tant que source de responsabilite intemationale, le comportement dc ses organes ayant agi en leur qualitć officielle, meme si en Poccurrence ils sc trouvaient etre incompćtents d’aprćs le droit interne, avaient contrevenu aux instructions reęues, etc. (voir regle I, dcuxiemc et troisieme alinćas, du projet adoptć en 1927 par PInstitut de droit international7S; art. 2 du projet elabore par K. Strupp en 1927 76; art. ler, par. 4, du projet dc 1930 de PAssociation allcmando de droit international77;

injuries to aliens », Revue igyptienne de droit international, Le Cairc, voI. 22, 1966, p. 104 et suiv.; E. Jimencz de Arćchaga, « International responsibility », Manuał of Public International Law, ćd. par Sorcnscn, Londres, MacMillan, 1968, p. 548 ct suiv.; G. Tćnćkides, « Responsabilitć intemationale », Repertoire de droit international, Paris, Dalloz, 1969, vol. II, p. 786 et 787; P. Kuris, Mejdounarodnye pravonarouchenia i otvetstvennost gossoudarstva, Vilnious, Mintis, 1973, p. 190 et suiv.; P. A. Steiniger, « Die allgemeinen Voraus-setzungen der v61kcrrcchtlichcn Verantwortlichkeit der Staaten », Wissenschaftliche Zeitschrift der Huniboldt-Universitat zu Berlin, Gesellschafts- und Sprachwissenschaftliche Reihc, Berlin, vol. XXII, n° 6, 1973, p. 447 ct 448.

Annuaire... 1961, vol. II, p. 49, doc. A/CN.4/134 et Add.l, additif.

Le projet japonais prevoit a Particie lcr la responsabilitć de PEtat pour les comportements dc ses organes agissant «dans Pcxcrcicc de leurs fonctions officicllcs »; il semblcrait donc admettre implicitement unc telle responsabilite meme pour les comportements contrastant avec les dispositions du droit inteme. Le deuxieme projet prćvoit a Particie VII, al. a, unc responsabilitć de PEtat pour le comportement de tout haut fonctionnairc « dans Pexercice de ses fonctions » (dans le tcxte original anglais : « within the scopc of the office or function »).

7‘ D’apres cc tcxtc, la responsabilitć dc PEtat

« [... ] cxistc, soit quc ses organes aient agi conformćment, soit qu'ils aient agi contraircmcnt k la łoi ou k Pordre d’unc autoritć superieure.

« Elle existc ćgalemcnt lorsquc ces organes agissent en dehors dc leur competence, en se couvrant de leur qualite d'organes de PEtat et en se servant des moyens mus, a ce titre, a leur disposition. »

(Annuaire... 1956, vol. II, p. 228, doc. A/CN.4/96, annexe 8.)

7a Annuaire... 1969, vol. II, p. 158, doc. A/CN.4/217 et Add.l, annexe IX.

77 Ibid., p. 155, doc. A/CN.4/217 et Add.l, annexc VIII.



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