du marche, au cours de la decennie ecoulee notamment, renforce l’en-treprise privee. La stratification de la campagne, le renforcement de la position economique des paysans riches et la croissance de 1’impor-tance du secteur prive dans le domaine des services, des transports et autres formes de mediation economiąue, multiplient le nombre et la richesse des couches bien situees tout en les rapprochant des couches qui gagnent leur richesse sur la base de leur position dans 1’hierarchie politique, economique, administrative et technique. L’appropriation de la plus-value, creee par la classe ouvriere, sur la base de la proprietć privee, des fonctions gestionnaires, de meme que 1’appropriation de diverses formes dc rentes et de profits de monopole, rend impossible 1’etablissement du systeme social sur une base socialiste: proprietć so -ciale, autogestion et repartition selon les resultats du travail. L’intć-gration sociale doit, en consequence, etre operee a partir des bases differentes. On aspire a Tintegration nationale de la politocratie et de la classe ouvriere, des riches et des pauvres, sous la domination, evi-demment, de la politocratie yougoslave ou nationale, peu importe.
Dans de telles circonstances il ne faut pas que Ton s’ćtonne de cc qu’une occasion exceptionnelle pour etablir la democratie sur les prin-cipes socialistes, telle que fut le debat sur la police politique (juillet 1966, et plus tard), ait ćte transposee du plan d’examen de principe du systeme politique sur le plan des relations nationales. D’ou la ten-dance de presenter la police politique comme etant 1’instrument dc 1’hegemonie de toute une nation, la nation serbe en 1’occurrence, (le stalinisme est presente comme le »serbo-communisme«« ce qui, pour sa part, rappelle irresistiblement la politique officielle de la Komin-tern qui, dans son temps, accusait la meme nation d’hćgemonie dans la Yougoslavie »de Versailles«!). Depuis, on legalise graduellement la montee du nationalisme. Miracle veritable, les sectaires et les nationn-listes, jadis irreconciliables, trouvent un interet commun a refouler la »question nationale« sur une voie secondaire. L'anliindividualismc. 1’hypostase de la collectwite face d l’individu rapproche les intćrćts communs et faęonne 1’ideologie commune et la plate-forme ideelle. La phraseologie de classe, la transformation de 1’autogestion en ideologie, ne sont qu’une misę en scene de leur co-action. Cette alliance etait deja visiblement a l’ceuvre pendant 1’etouffement, mentionne deja, du mouvement de juin des etudiants. On s efforce avec perseverance, d’en detacher une partie pour en faire une masse militante docile (et dans certains cas des unites de frappe).
Sans egard a la duree possible de cette alliance, il est d ores et ^ćja clair qu’elle »conserve« les anciens rapports et accroit, dans le meme temps, 1’instabilite sociale. Outre les sources, deja bien connues, de rai-dissement de la »question nationale«, deux moments de datę recente sont particulierement importants dans la consideration des dimensions reelles du raidissement des relations nationales.
Tout d’abord, il s’agit de Tefferyescence au sein meme de la classe au pouvoir. Une couche de politiciens professionnels, jeunes pour 1 es-sentiel, s’efforce de remplacer la gćneration agee des revolutionnaires professionnels et d’assurer ainsi la continuitć de la classe au pouvoir. La question centrale dans cette relćve touche au sort du leadership de
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