De tels rapports dans le parti, malgre les tentatives nombreuses de les changer au cours de la periode ecoule, ne lui ont pas permis de s’affirmer en tant que partie organiąue de la classe ouvri£re, en tant qu’»intellectuel collectif« (A. Gramsci).
La concentration du pouvoir politique dans un cercie restreint des revolutionnaires professionnels, complete graduellement par de jeunes politiciens professionnels, faiblit de temps a autre les rapports hierar-chiques rigides, rapports qui se renouvellent au travers du conflit au sein de la politocratie. Cette lutte est menee selon les r£gles de l’orga-nisation hierarchique (secret, excommunication, brutalite avec plebis-cite complementaire dans le parti et le peuple). Les remaniments de cadres dans les sommets de 1’organisation sont suivis de balayages des-cendant l’echelle hierarchique de 1’organisation, et meme en dehors de celle-ci. Les consequences de ces changements se repercutent sur la condition sociale des individus (vie conjugale, familie, emploi, profes-sion, libertes civiques, etc.). Ces cas entrainent aussi des changements considerables dans la structure sociale, la position de certains groupes faiblit, celle des autres se renforce.
A 1’occasion de ces changements on proclame d’habitude »une nou-velle etape de la revolution«, sans explications plus detaillćes, comme s’il s’agissait toujours a nouveau du dćroulement repete de son inevi-tabilite. Toute opposition aux apotres des lois ainsi conęues, rigides, de 1’histoire semble etre une trahison; les soupęonneux deviennent des citoyens soupęonnes, les opposants des ennemis. Puisąue Ton ne peut pas s’attendre a ce qu’un esprit simple saisisse et accepte de tels changements, on instigue les tendances irrationnelles de la conscience col-lective; les »forces defaites« sont presentees comme etant des ennemis du peuple, de la classe ouvriere, du socialisme, des ennemis que l’on se doit de combattre jusqu’au bout, de les aneantir, meme s’ils se trou-vent plus dans l’»underground«, bannis de la vie publique.
Ces temps derniers de tels r&glements de comptes assument des for-mes plus stylisees (proces publics, prisons reguli£res, tentatives de faire accepter dans 1’opinion publique les motifs des verdicts, etc.).
3.
La compression de la classe ouvriere dans les cadres de 1’organisa-tion de travail ne la retient pas dans une docilite totale au sein des cadres d’activites qui lui sont imposes du dehors. Privee des moyens pour mener une action sociale plus vaste, la classe ouvri£re recoure aux grcves, a cette formę classique de la lutte de classe pour le mon-tant du salaire, c’est-a-dire pour sa part dans la repartition de la plus-value.
Depuis la premiere gr^ve notee a Trbovlje, en 1958, il y a en eu environ 2000 jusqu’a 1970, officiellement enregistrćes. Ces temps derniers, elles se font de plus en plus frćquentes.Elles demeurent en dehors du systeme, bien que l’on rel£ve, depuis rćcemment, des tentatives de les faires »imbriquer dans le syst&me«.
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