De l’intérêt du put/call ratio et du VIX
Malheureusement peu utilisés par le grand public, ces deux indicateurs bien connus des
professionnels, en particulier des intervenants sur les produits dérivés, indiquent en effet le niveau
d’optimisme ou de pessimisme du marché.
Ainsi, toute tension extrême sur les marchés est-elle souvent synonyme d’un point d’un point bas
ou d’un point haut. Or, vous l’avez constaté, la tension est justement proche des extrêmes ces
derniers jours sur les indices boursiers du monde entier.
Mais revenons-en à nos deux indicateurs de sentiments
Le VIX, dont je vous ai déjà parlé dans ces colonnes, est l’indice de volatilité du S&P 500.
Il est particulièrement utile dans un marché baissier comme celui que nous vivons depuis
maintenant deux ans. En effet, au cours des vagues de baisse, le pessimisme ambiant augmente
fortement, les opérateurs sont plus tendus, et cela se traduit par une augmentation de la volatilité sur
les marchés, jusqu’à atteindre parfois des périodes de panique comme nous en avons eu en
octobre/novembre derniers, lors de séance dite de “capitulation”, où les opérateurs se sont
débarrassé de leurs actions sans distinction, et sans sélectivité ni de secteur ni de données
fondamentales.
Dès lors, chaque pic sur le VIX se traduit par un point bas sur le S&P 500 (et donc sur nos indices
européens la plupart du temps également).
Le graphique ci-dessus est particulièrement parlant, illustrant bien le phénomène lors des points bas
des mois d’octobre et novembre 2008, où la volatilité a atteint des niveaux historiquement élevés de
plus de 80% !
Quand on sait que la volatilité, en “temps normal”, oscille plutôt entre 20 et 40, on comprend que
les pics de l’année dernière correspondaient à un état de stress du marché jamais vu jusqu’alors.
(Peut-être en 1929 en étions-nous proches, mais l’indicateur n’existait pas à l’époque.)
Depuis, sur la plupart des marchés, ces derniers jours, de nouveaux points bas ont été inscrits par
rapport à ceux de l’année dernière, voire même par rapport à des niveaux historiques (comme sur le
Nikkei à 7 021 points), notamment sur le S&P, le CAC ou le Dax, alors que la volatilité est revenue
à des niveaux plus raisonnables entre 40 et 60.
Mais on notera que l’indicateur est toujours aussi intéressant, puisque le point bas sur le VIX proche
des 40 début janvier correspond à un point haut sur les indices, et le pic proche des 60 fin janvier au
point bas de janvier.
On notera enfin sur cet indicateur que nous arrivons actuellement à des niveaux proches du top de
janvier sur le VIX, juste en dessous des 60. Avec cet élément, nous pouvions donc anticiper le
rebond de ce début de semaine.
Toutefois, cela ne sera qu’un rebond, sauf si le VIX cassait nettement la zone des 40% (et les prix,
les tops de janvier).
Comment utiliser le put/call ratio
Le put/call ratio, quant à lui, représente le rapport entre le volume de put, ou option de vente,
échangés sur une période donnée, et le volume de calls, option d’achat.
Ainsi, quand il dépasse le niveau de 1, il signifie que les opérateurs sont particulièrement baissiers,
puisqu’ils échangent plus de puts que de calls. Sachant que “naturellement”, les intervenants ont
tendance à acheter plus de calls, et à avoir des anticipations optimistes, un ratio supérieur à 1 est
assez rare.
Il s’utilise de manière similaire au VIX, les tops sur l’indicateur correspondant à des points bas de
marchés.
Ainsi, en prenant cet indicateur sur le CAC 40, on remarque que le pic à plus de 1 coïncide avec le
point bas de novembre dernier, et celui de fin janvier avec un top à 0,95 sur l’indicateur.
Il confirme donc mon idée selon laquelle un test de la zone entre 0,85 et 0,95 a marqué une dernière
poussée baissière à court terme, et un point bas sur les marchés à court terme. (J’insiste sur la notion
de court terme.)
Pour conclure, ces indicateurs, comme vous le voyez, méritent donc que l’on y jette un coup d’oeil
de temps en temps, en particulier lors de forts mouvements de marchés. En ce moment, vous avez
de nombreuses occasions de vous entraîner et de confronter la théorie à la pratique !