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supportent a la fois lc vol et la thermogćnćse chez les oiseaux. Ainsi, une hypothćse pour expliquer le Msum ćlevć des mćsanges en hiver pourrait ćtre, qu’en plus d’augmenter la masse de leurs muscles squelettiques en hiver pour rćpondre k leurs besoins thermogćniques, les mćsanges augmenteraient aussi la masse de leurs muscles pectoraux afin de compenser la surcharge due k Taugmentation de leurs rćserves lipidiques et maintenir leur manoeuvrabilitć (Brodin, 2007). Cette hypothćse est supportee par nos rćsultats du chapitre 3 oti nous montrions que les oiseaux possćdant les plus gros muscles pectoraux avaient une capacitć thermogćnique similaire aux individus avec une taille de muscle moyenne. L’augmentation de la capacitć thermogćnique chez nos mćsanges entre dćcembre et fćvrier (chapitres 1 a 4) jusqu’ć une valeur superieure k ce qui est requis pour assurer la survie de la population (> 1,46 W) serait donc possiblement liee k la capacitć de vol des individus.
Finalement, cette etude n’a montrć aucun lien entre le phćnotype hivemal et la survie inter-annuelle. Ces rćsultats suggćrent donc qu’en dćpit du bćnćfice d’augmenter la capacitć thermogćnique pour la survie hivemale, augmenter sa masse, sa capacitć de transport de l’oxygćne ou sa performance metabolique en hiver n'a pas d’impact sur la survie a long terme. Bień qu’une etude sur la meme population de mćsanges ait montrć que le Msum pouvait etre rćpćtable entre les annćes (Cortćs et al., 2015), le Msum est un paramćtre trćs flexible (Swanson, 2010; Swanson & Vćzina, 2015) qui, k rćchelle de la population, peut varier d’une annće k 1’autre en fonction de la temperaturę ambiante (Swanson & Olmstead, 1999). Ainsi, 1’ajustement de la capacitć thermogćnique k des conditions hivemales spćcifiques pourrait n’avoir que peu d’influence sur la survie a long terme, d’autant plus que d’autres stades d’histoire de vie ćnergćtiquement couteux (e.g. reproduction) peuvent aussi engendrer des couts physiologiques rćduisant la condition des individus, et par consćquent, la survie k long terme (Jacobs & Wingfield, 2000).
C.5 Synthćse
L’augmentation de la stochasticitć des conditions mćtćorologiques prevues pour les prochaines annćes (IPCC, 2014) pourrait entrainer la disparition d’espćces incapables d’ajuster efficacement leur physiologie aux variations thermiques de leur environnement