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l*extraction du sortilege. La guerison de ces maladies s'accompagne souvent de chansons et de danses autour des maiades, comme ce rituel de guerison le plus remarquable chez fes Hurons : « Endakwandet »¹⁷. Le chaman joue un role privilegie dans les rites : ii interprete les reves des malades pour connaitre les desirs de 1’ame ou en extraire les sortileges¹⁸.

Les rites entourant la mort sont egalement importants. Le deces d'une personne suscite les pleurs de ses proches¹⁹. On enterre avec elle 1’essentiei de ses biens²⁰, comme son arc ou son tabac, afin d'assurer a son esprit un sejour agreable sur la terre des morts. Tous les douze ans environ, generalement avant la relocalisation des villages, les Hurons font la « feste des morts » qui, durant dix jours, constitue, selon le jesuite Brebeut la ceremonie la plus importante chez les Iroquoiens du Nord²¹. Ds exhument alors avec soin les ossements des defunts et les reenterrent dans un nouveau site, avec des chaudrons, des haches, des colliers de perles et « autres choses qu’ils estiment de valeur »²². Les rituels mortuaires traduisent l'«amour de parente», lequel, selon le pere Ragueneau, « est plus grand et plus fort panny les paiens que 1’amour du mariage »²³. Aussi, lorsque 1'Amerindien doit faire un chobc, sous ła pression missionnaire, entre le ciel et 1'endroit ou ses parents defunts se reunissent, ii choisit souvent d^ł « aller ou estoient ses ancestres »²⁴.

Tous ces rituels refletent le modę de pensee des Amerindiens qui croient aux esprits sumaturels et a 1’immortalite des ames et venerent leurs ancetres. Pourtant, les jesuites taxent ces rites de « superstitions ». Ainsi la Relation de 1642 de Barthelemy Yimont

¹⁷    TRIGGER. The Huron (...], 1989. p. 137-138.

¹⁸    Relations des jesuites. 1972. vol. 5, 1656, p. 25 {Relation de QUEN); SAGARD, Le grand voyage [...], 1976. p. 110.

¹⁹    THWATTES. The Je suit Relations [...], 1959, vol. 10, 1636, p. 264-270 {Relation de BREBEUF).

²⁰    Claude-Charles LE ROY DE BACQUEVELLE DE LA POTHERIE Histoire de TAmeriąue septentrionale. Paris Chez Nion et Didot, 1722, vol. 3, p. 8-9.

²¹    THWAITES, The Jesuit Relations (...]_% 1959, vol. 10, 1636, p. 278 {Relation de BREBEUF).

²²    Ibid: SAGARD, Le grand voyage [...], 1976, p. 204; TURGEON, « Le chaudron [...] », 1996. p. 64. BLOUIN. Histoire et iconographie [■■■], 1987, voI. i, p. 46.

²³    Relations des jesuites. 1972, vol. 4, 1652, p. 5 {Relation de Paul RAGUENEAU).

²⁴    Ibid. vol. I. 1635. p. 40 {Relation de BREBEUF). MARIE DE L'INCARNATTON constate aussi en 1670 « qu’ils (les Amerindiens] n’y [paradis] voulaient pas aller mais au pays des ames ou allaient leurs parents ». MARIE DE L*INCARNATION, Correspondance_t 1971, p. 917.