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les laics, n’etant en rien differents qu*en ce que sur le nceud, avec lequel ils ramassent Ieur perruque sur le sommet de la tete, ils portent un bonnet de bois*80. Ils celebrent les ceremonies taoistes telles que le brulage de Pencens et des charmes ou les sacrifices offerts pour le vin, les viandes ou pour un peu de riz. C*est grace a ces rites qu’ils entrent en communication avec leurs dieux pour chasser les demons et pour proteger les vivants. Comme ces fonctions sont semblables a celi es des missionnaires, il arrive souvent que les Chinois confondent ces deux religions, surtout au debut de rarrivee des pretres occidentaux81.
Tres repandu parmi le peuple, le taolsme n’est pas si bien accueiUi par les lettres de Pepoque. Contrairement a ce qui se passe en Europę, le statut des religieux n’est pas particulierement respecte dans le monde confucianiste : ce sont les lettres qui ont le plus de prestige. Ces gens tres cultives considerent souvent la recherche taolste de Timmortalite et la chasse des demons comme des choses eKtrayagantes82. Profit ant de la position desavantageuse du taolsme par rapport au confucianisme, les missionnaires declenchent avec hardiesse une offensive contrę cette religion nationale.
Bouddhisme
Le bouddhisme est une religion dłorigine indienne. Apres son introduction en Chine
vers le l* siecle, il reussit a prendre radne, silencieusement mais profondement, et devient completement chinois. Lłimplantation du bouddhisme en Chine peut etre consideree comme un exemple de la propagation librę d’une religion etrangere dans un autre milieu culturel, sans force ni contrainte exterieure, sans intervention de la secte d’origine dans la diffusion de la doctrine83. Les Chinois ont modifie plusieurs regles ou prindpes bouddhistes indiennes
80 RICCI ct TRIGAULT. Histoire de lexpedition 1978, p. 170.
81 Jacques GERNET, « Politiąue et religion lors des premiers contacts entre Chinois et missionnaires jesuites », dans GERNET, 1'intelligence de la Chine [...], 1994, p. 219; DUTEŁ, Le mandat du Ciel [...], 1994. p. 146.
82 NAN Bingwcn et TANG Gang, Mingshi {Histoire des Ming), Shanghai, Renmin chubanshe, 1991, vol. 2, p. 1443-1444.
83 Roger BASTIDE propose trois classifications des contacts culturels : contacts libres qui s’effectuent sans aucune contrainte exterieure. contacts qui se font sous la contrainte d'une force extćrieure et contacts