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enlever. La resistance de la veuve 1'obiige finałement a consentir a la laisser a un chretien qui Ilu rembourse 1’argent qu’il a paye pour obtenir cette femme⁷³.

Lorsqu’il s^łagit d’un mariage entre convertis et non convertis, les conflits s’aggravent. Selon le rapport du meme pere Dentrecolle en 1715, un jeune a Ouen-ngan (a 24 lieues de Pekin, selon Thomaz de Bossierre) decide d’epouser une neophyte. Avant le mariage, le jeune et ses parents promettent qu’elle pourra pratiquer librement sa religion. Mais le jour des noces, on lui demande d’honorer des « idoles bien ornees » chez le mari selon la coutume. La chretienne refuse malgre les pressions de sa belle-mere et d’autres dames. Ce refiis irrite le grand-pere du mari, Fan-chao-tso, censeur imperial, qui adresse immediatement un requisitoire severe a 1’empereur Kangxi en lui demandant de proscrire le christianisme dans tout Tempire. Comme le ministere des Rites, puis Tempereur, considerent la requete irrecevable, la demande de Fan-chao-tso n’aboutit pas. Toutefois, le courroux de ce mandarin influent aura mis serieusement en peril, pendant plusieurs mois, la mission jesuite en Chine : « Helasl, se desolera le pere Dentrecolle, il y a trois ans, notre mission de la Chine si fnictueuse fiit sur le penchant de sa ruinę par la malignite de Fan-chao-tso [...] »⁷⁴.

Comme les chretiens constituent un petit groupe par rapport au reste de la population⁷⁵, ils subissent une forte pression de la part de leur familie et de la societe. Ainsi, un mandarin converti essuie les reproches de sa familie, parce qu'il ne rend plus hommage aux ancetres⁷⁶. Un autre lettre, qui entretient pourtant des rapports amicaux avec le pere Dentrecolles probablement en raison des connaissances nouvelles que ce demier lui apporte, s'oppose fortement a la conversion de sa mere «par toutes sortes de reproches et d’invectives »⁷⁷. Un troisieme, irrite du bapteme de sa belle-fille par le pere Dentrecolles, fait

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Lettre du pere DENTRECOLLES du 10 mai 1715, dans Choix des lettres edificmtes [...J_y 1835, vol. 2, p. 385-387.

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Ibid, p. 388-389 ; THOMAZ DE BOSSIERRE, Franęois-Xavier Dentrecolles [...], 1982, p. 34.

A 1’age d’or du christianisme en Chine, les nćophytes atteignent le nombre de 300 000 ames vers 1700. La population totale en 1711 est de 24 millions, et de 140 millions personnes en 1741.

⁷⁶ Lettre de MA fi. LA du 16 octobrc 1724, dans VISSEERE. Lettres śdifiantes et curieuses [...], 1979, p. 238.

⁷⁷ Lettre de DENTRECOLLES du 10 mai 1715, dans Choix des lettres edificmtes [...], 1835, vol. 2. p. 382.