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une longue histoire et oriente 1’action des gouvemements feodaux. Les principales norraes morales et sociales de cette doctrine, telles que le xiao (piete filiale), le zhong (fidelite des sujets pour le souverain) et le ti (respect du petit frere au grand frere) ont une influence profonde sur la societe et les mceurs des Chinois. Le bouddhisme est une religion d’origine etrangere, mais a l’arrivee des missionnaires europeens, il a deja pris radne en Chine depuis fort longtemps. Comme sa conception cosmiąue et celle du cycle des renaissances infinies (transmigrations) sont opposees au christianisme, les conflits entre les deux religions sont incessants Quant au taoisme, c'est une religion d’origine nationaie, mais comme sa theorie
est moins developpee que le bouddhisme, il a perdu, au XVTIC siecle, de sa puissance et de son importance par rapport a ce demier. D faut indiquer que le prindpe de conciliation ideologiąue sanjiao heyi, selon lequel les trois doctrines sont en harmonie, est tres present dans Thistoire de la Chine. Selon ce prindpe, les croyances ne sont pas considerees comme uniques et exclusives. En effet, les Chinois n'opposent pas une religion a une autre, mais considerent plutót qu'au-dela de leurs differences, elles procedent d'une origine commune et concourent a trouver la « voie ». Les trois principales doctrines, tout en conservant leur autonomie, empruntent les unes aux autres pour se completer. Cette souplesse permet aux adeptes de frequenter indifferemment les temples conftidanistes, bouddhistes ou taoistes lorsqułils le jugent necessaire.
L’autre difference entre les contextes amerindien et chinois de Tepoque est que la Nouvelle-France est une colonie franęaise ou Tautorite coloniale maintient une certaine domination sur les autochtones, consideres comme inferieurs. Par contrę, la Chine est, a Farrwee des missionnaires, un pays independant et puissant, connu dans le monde sous le nom d'Empire du Kiilieu. Les Chinois y sont generalement consideres par les Europeens comme une nation « civilisee ».
Comme les cultures amerindienne et chinoise sont distinctes, les strategies missionnaires que les jesuites franęais emploient aupres des deux populations presentent des differences importantes. Celles-ci sont d’ailleurs le reflet des attitudes diflferentes des missionnaires envers les deux cultures. Les jesuites considerent les Amerindiens comme des «sauvages» et leurs croyances et moeurs traditionnelles comme des superstitions. Selon eux.