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Une des lois de Vavilov ćnoncee vers 1930 cst la loi des variations paralleles. Les especes et Ies genres voisins doivcnt prescntcr une gammę de caracteres semblables. Par excmple, chez les cerćales, les caracteres hiver/printemps, barbu/ mutiąue, grain vetu/grain nu. Ccci est la consequence d'ancetres communs, donc de genes identiąues. Vavilov avait dit que cette łoi permettrait de prevoir des caracteres non encore rencontres. C'est ce qui s'est passe chez la betterave sucriere. M.G. BoRDOi\os et V.F. Savitsky ont fait savoir en 1938 qu'ils avaient trouve en Ukrainę des betteraves a fruit simple donnant une seule plante. Ces cherchcurs etaient partis de 1'idee de Vavilov : comme ii y avait des especes de betteraves sauvages a fruit simple, le caractere devait exister dans les betteraves cultivees, il fallait le chercher. L'ayant trouve, ils ont libere la culture betteraviere de sa principale contrainte.
II. - L'EPOQUE « MAIS » 1930 -1960.
Une autre plante allogamc, le mais, allait influencer forlement Pamelioration de la betterave sucriere. Le mais pi~esente deux avantages fondamentaux par rapport a la betterave : les sexes sont separes et Pautofecondation y est assez facile. Dans ces conditions, des lignees consanguines pouvaient etre obtenues et les croisements etaient faciles a realiser. Cette plante etait donc un modele ideał pour Petude des phenomenes de consanguinite et de vigueur hybride. Quelles ont ete les conclusions des cherchcurs americains qui ont mis en route ce travail ?
— Tout d'abord, Pautofecondation trois fois plus efficace que le croisement frere-soeur permettait de fixer des lignees et d'etre sur de la transmission des caracteres. Ces lignees etaient tres deprimees par rapport aux populations de depart.
— L'hybridation entre deux lignees permettait de recuperer la vigueur et d'obtenir des varietes homogenes reproductibles en repartant des lignees. Chose importante, il existait une faculte a la combinaison : ce n'etaient pas forcement les meilleures lignees qui donnaient les mcilleurs hybrides, il fallait tester les combi-naisons.
Les selectionneurs de betteraves jusąiPa cette epoque avaient, nous Pavons vu, melange Ieurs meilleures familles pour obtenir des varietes synthetiques. Appliquant peu a peu les decouvertes faites chez le mais, ils mirent en route des tests de faculte a la combinaison : les polycrosses et les toperosses, les dialleles, firent leur apparition dans les champs de selection. Les varietes synthetiques a constituants plus nombreux, donc theoriquement plus stables, se deveIoppercnt mais il restait a resoudre le probleme du pourcentage de croisement; les croisements intra-familles donc consanguins restant toujours importants, une consanguinite « resi-duelle» diminuait les rendements. De plus, les facteurs climatiqucs se modifiant d'une annee a Pautre, les conditions de la fecondation changeaient et les varietes n'etaient pas tres stables.
Un premier progres dans cette direction a etc Putilisation dc la polyploidie. Gustin avait decouvert en 1932 Paction antimitotiquc de la colchicine dans ses recherches sur le cancer. A.F. Blaskeslee et A.G. Avery montrerent en 1937 que la division cellulaire etait bloąuee par la colchicine mais pas la division des chromo-somes, d;oii la possibilite d'obtenir des plantes tetraploides. La betterave est, je crois, la premiere plante oii cette technique a ete appliquee en grand et oii elle a rencontre un reel succes. La cause principale en est Paugmentation du pourcentage de croisement. En effet, chez la betterave les triploides sont viablcs et vigou-reuses et quand Pon met en presence une familie tetraploide et une familie