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connaTt pour 1'Alsace trąd itionne Ile⁶⁰. Pour le Ievage du pot, en effet, un potier doit toujours avoir les mains a la fois propres et humides ; elles ne peuvent £tre enduites d^łargile sous peine de les voir adherer a la p£te fratche du vase qu*il faęonne. Les outlls du faęonnage aussi doivent 5tre perpetuellement humidifies. Et le contact avec la glaęure, qui se faisait mains nues au Moyen-Age, rapidement elimine : "les mains sont honniesde toucher le plomb mais elles sont tost netiees (nettoyees) par les torcher" disait Barthelemy 1'Anglais au chapitre Du Plomb* Un bac a eau precisement dispose a portee de main du potier a son tour etait donc indispensable et doit £tre restitue.

Le tour le plus caracteristique du Moyen-Age est une roue de bois a profil tronconique, montee sur un axe vertical et entrafriee, laborieusement, par un b5ton court et epais qu'on insere entre les rayons et avec lequel on imprime, le plus fortement possible, une dizaine de rotations avant de le l&cher et de se mettre a tourner⁶*. La plus ancienne representation dont je dispose, pourtant, n^łest pas tout-a-fait de ce type. II y est constitue d*une "cage d^,ecureuil" faite de deux disques en plan horizontal relies par des entretoises. La girelle - ou plateau de toumage - en etant le volant superleur et le plateau inferieur etant le "voIant d'inertie^w, celui qui propage la rotation a l'en semble du mecanisme. Au XVIe siecle, le tour a pied tend a se generaliser, ce qui a des incidences tres nettes sur les productions ceramiques : le tournage se fait plus fin, la vitesse de rotation est regularisee et mieux mattrisee lors du ralentissement qui, a en croire la gravure de Jost Amman, semble s*operer du bout de 1'orteil!

Le tour a pied se compose en generał, dans notre iconographie, cfun tambour creux dont la formę souvent tronconique pointę vers le sol, parfois lestee au-dessous du plateau superieur pour calibrer la vitesse du toumage : le tour a pied, en effet, girę plus vite que le tour a main, et un tournage trop rapide n*est pas recommande.

Les productions franęaises, medievaies et modemes, sont donc tributaires, dans leur etat d'achevement, du type de tour utilise. En Puisaye, tour a pied et tour blton sont parfois employes ensemble⁶². C*est dire que la partition chronologique n*est pas definie ex abrupto. on doit se demander si, pour la periode moderne il n*y aurait pas eu une specialisation volontaire associant alors le type de tour au type de pot recherche s de la largeur de la girelle depend le diametre du fond ć*un vase. Avec le tour-b5ton, la girelle, de la taille dHjn moyeu de roue, ne semble pas autoriser des fonds de plus de 20 a 30 cms de diametre dans la plupart des cas* C’est ce qui se produit a Essertines aux XIVe et XVe sik:les. On ne trouve par consequent aucune ceramique commune de formę ouverte large, ni en Forez ni ailleurs avant le debut du XVIe siecle. Certes, d'autres explications sont a invoquer : le metier de potier en bois y suppleait. La girelle du tour a pied, par contrę, est sensiblement plus large. Une grandę jatte s*y tourne a 1'aise. Sur la gravure de Oost Amman⁶³, notamment, le tour a main sert a faęonner un pot de type giobulaire tandis que c'est le tour a pied, sur une miniaturę tcheque, qui sert a tour ner une jatte⁶^.

En Forez, les productions ceramiques decouvertes sur le site d*Essertines semblent