Pour le N02, on a observe en 1990 un de-passement des DQA-OMS a courte echeance (24 heures) en milieu urbain a Katowice et Varsovie (Pologne), a Manchester (Royaume-Uni), a Prague (Republique tcheque), a Stuttgart (Allemagne) et a Oufa (Federation de Russie) (soit 6 des 40 villes pour lesquelles des donnees etaient disponibles). Aucune DQA-0MS a longue echeance n'a ete etablie pour le N02. En 1990, la concentration annuelle moyenne de N02 dans les villes d’Eu-ropę occidentale (N = 22) etait de 46 pg nr3, avec un ecart type d’a peine 6 pg nr3. En ex-URSS, la concentration moyenne dans les villes est la meme qu'en Europę occidentale, mais on observe des differences plus importantes entre les villes (N = 26, moyenne : 46 pg nr3, ecart type : 22 pg rrr3). Alors qu’en Europę occidentale le facteur de concentration le plus important est la circulation automobile, il s’agit en ex-URSS du chauffage des batiments et des habitations par de petites chaudieres. II semble que la concentration annuelle moyenne de N02 soit plus faible dans les villes d’Europe du Nord que dans celles d’Europe de POuest et de PEst. Cette concentration serait legerement plus forte que la moyenne dans les villes du Sud et du centre de PEurope.
La taille des echantillons est cependant trop faible pour que ces differences soient statistique-ment significatives.
Entre 1985 et 1990, la concentration de plomb a fortement baisse dans de nombreuses villes d'Europe. Cette evolution est due essen-tiellement a Pintroduction de carburants sans plomb. Dans la plupart des villes, la concentration annuelle moyenne aux points nevralgiques (essentiellement les rues passantes) est egale ou superieure a la limite inferieure des DQA-OMS (moyenne annuelle : 0,5 pg m-3), mais Paugmen-tation de la circulation risque d’entrainer une aug-mentation de cette concentration, la teneur en plomb des carburants restant elevee.
En ce qui concerne 1’ozone, indicateur de smog photochimique, les DQA-OMS sur une heure ont ete depassees dans 22 des 27 villes pour lesquelles il existe des donnees recentes (1989-1992). Des concentrations horaires aliant jusqu'a 400 pg rrr3 ont ete relevees dans des villes situees dans des regions cótieres soumises a un regime de brises de terre et de mer.
La concentration de monoxyde de carbone en des “points nevralgiques” ne suit aucune ten-dance nette. Les DQA-OMS a courte echeance sont depassees dans la presque totalite des villes pour lesquelles des donnees sont disponibles. On a recemment observe des concentrations egales a quatre fois les DQA-0MS a Athenes (Grece) et a Milan (Italie). Le benzene est considere comme representatif des composes organiques associes a des hydrocarbures or-ganiques volatils alors que le benzo[a]pyrene est considere comme representatif de ceux associes a la suie et aux hydrocarbures polycycliques de-gages par les processus de combustion. Les donnees disponibles et les calculs effectues a partir de modeles indiquent qu'a Pavenir, le benzene va sans doute entrainer un niveau de risque a vie de cancer superieur a 10-4 dans la plupart des villes, et le benzo[a]pyrene un niveau de risque a vie aliant jusqu'a 10-3.
Afin d’obtenir une evaluation de premier ordre de la contribution des villes a la concentration totale, on a compare la moyenne de la concentration de fond urbaine de S02 et de particu-les en suspension a la concentration de fond regionale calculee a partir de modeles. En ce qui concerne le S02, c'est pour 1’Europe centrale, en generał, qu’on a obtenu la contribution des villes la plus elevee; on a trouve des valeurs plus faibles pour 1'Ouest et le Nord de 1'Europe. La valeur obtenue pour de nombreuses villes d’ex-URSS est negative. Une telle anomalie, constatee pour ces seules villes, indique 1'incoherence des donnees. Pour ce qui est du TPS, la contribution calculee des villes d’ex-URSS est tres elevee (145 pg nr3 en moyenne) par rapport au S02. La contribution moyenne des villes du Sud de l'Eu-rope est de 84 pg m*3. La contribution des villes d'Europe du Nord (16 pg rrr3 en moyenne) et de 1'Ouest (18 pg m*3 en moyenne) est relativement faible.
Population exposee
La proportion de la population urbaine effective-ment exposee a la pollution atmospherique est difficile a evaluer. En plus de determiner la varia-tion spatiotemporelle de la concentration de pol-luants dans le milieu ambiant et a 1'interieur des batiments, il faut localiser geographiquement les habitants et connaitre leur degre d’activite phy-sique. Comme ces informations ne sont pas toutes disponibles, surtout pour un vaste ensemble de villes, on a procede a des evaluations ap-proximatives en calculant, a partir d'un modele simple, le nombre de personnes exposees a une pollution du milieu ambiant superieure aux DQA-OMS. Ce modele suppose que les villes, de formę circulaire, ont une densite de population et d'emission uniformement repartie. Le gradient de
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