surface des parois se grise. II arrive qu'un m6me pot porte une glaęure rouge sur une face et verte sur iłautref tracę d'un coup de feu.
Queiques defauts mineurs affectent encore 1'aspect exterieur des vases : petites projections d'argile tombees dans 1'interieur d'un pot ou incrustees sur l'exterieur. Tous les defauts mineurs ne sont pas rectifies, de m&me qu*iis etaient parfois invisibies de l'exterieur - et de 1'acheteur. Parmi les deformations, cel les de la panse, ondulee ou enfoncee, ne sont pas un handicap. Les brisures ne se localisent d'ailleurs pas a ces endroits precis. Une ansę trop applatie sur la panse d*un pichet, par contrę, nuit a sa prehension^ 1 mais il s'agit encore d'un ratę leger i 1'impermeabilite du vase n'en sort pas amoindrie. Tout autre est le cas de la surchauffe qui a gresifie partie! lement un quart au moins des pots a cuire achetes par les habitants du village. Ce sont sans doute des pieces cuisant pres de la fiamme, qui subissaient une temperaturę trop elevee. Mals le nombre de ces rates est quantitativement surprenant : si le potier ne peut savoir a l'avance qu’une argiie est gresifiable, de l'observation du hasard peut naftre la reexperimentation. Et les utilisateurs ont retrouve avec ces accidents de cuisson la possibilite de cuire a mlme les braises, comme le faisaient leurs ancfctres du XIVe et du XVe siecle, les potages au sens medieval du terme. Ce sont en effet surtout ces pots, a fond epais, quasi vitrifies, solidifies et impermeabilises, qui portent de fortes traces de brOle d'usage et m£me encore des morceaux de charbon de bois colles sur l'exterieur des fonds.
Ainsi, malgre la faible valeur des objets ceramiques, connue par les sources ecrites, les poteries sont recuperees. Le metier de potier n*est pas d*un grand rapport. D*ou la vente, apres reparation, des rates de cuisson. M£me s'il y a vente a plus bas prix, vendre un ratę, c'est aussi eviter une perte a 100%. Le risque serait donc grand de juger malhabile 1'artisanat forezien de la ceramique rien que d'apres celles du village cfEssertines. Les facteurs socio-economiques sont sans doute ici determinants. En pays "pauyre", on fait peut-6tre plus ^economies. Et la commercialisation des produits defectueux a dure jusqu'a la disparition de 1'artisanat, en Forez. A St Georges de Baroille, les rates legers etaient exposes devant la poterie, vendus au rabais^^t ou donnes aux femmes et aux enfants qui se rassemblaient devant le four lors du defournement. Et le Forez n'est pas la seule region a commercialiser les rates. La ou des reglements de metiers organisent la profession, les interdits se multiplient - ce qui prouve bien la pratique l *'Que nulz (potier de terre) ne puisse embouser (coller) pos ne recuire pos que de teł faęon come i sont fais, car 1'embousement est fait d'oes (oeufs) et de chaus”^^. Et 1'interdiction faite a Paris de tourner de nuit est une exigence de qualite, du cdte du consommateur "Nus potier ne puet ouvrer de nuiz seur roe ; et se il le fet, il est a V. s. cfamende a poier au roi : quar la clartez de la nuit ne souffist pas a ouvrer seur roe"^^. Le minimum : voir, au moins, ce que l'on fait 1
Les relations des potiers et de leur clientele ne se resument pas a la vente et a l'acquisition de rates de cuisson. Le potier se conforme aux usages alimentaires et culinaires de son temps. Son approche de son metier est quasi ethnographique. II sait qu'il doit perforer