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du Senat ćconomique sur lequel ii fonde des espćrances que j’.ii peine a pariager, parce qu’il s’epuisc ii combattre 1’effct au lieu de remonter a la cause. L’elat critique de la situation economi-que et financićre de FAllemagne tient, en cITet, a son excessive et ruineuse organisation militaire, et c'est la qu’il faut mettre le doigl sur la plaie.

Je n’oserai affirmer que les milliards mfimes imposćs a la France aient ćtó pour FEmpire allemand un element sćrieu* et durable de prosperitć. Ils devinrent une daogercuse sur-cxcitation dans les depenses publiques et particulieres qui les absorberem en pcu d’annee. Mais ce qui leur sunćcut, ce fut Fhabitude de ces depenses qui, une fois contractće, ne trouva plus satisfaction dans les ressources de la production nationale et de Firnpot; et alors a Figę d’or succeda Figę d’airain.

C*est ce que constatait, a la sćance de la Chambre des seigneurs du 18 fćvricr dernier, le duel oratoire entre le prince de Bismarck et M. de Camphausen, lorsquele prince disait a ce dernier que la bonne gestion de son administration Onanciere etail une fiction, « qu’il avait eu les sept annćes grasses. mais qu’il n’arait pas eu de Joseph Faverlis$ant qu’elles seraient suivies de sept annćes maigres. » Et il ajoutait: « M. de Camphausen pendant sa gestion avait alTaire a une situation prospćre creee par les milliards : c’est a ce moment-ła qu’il fallait se demander si Favenir permettrait ćgalemcnt de rćpondre aux besoins du pays sans crćer de dćficit. »

III

Telles sont les observations que j’avais a presenter sur la lettre de M. le comte de Moltke, et j’arrive, inaintenant, a celles qui se rattachent a la lettre de M. le professeur Bluntschli, Fun des plus eminents reprćsentants de la science du droit international de notre epoque.

Je n’ai qu’a exprimcr ma sympathique adhesion aux dćrclop-pements qu’il donnę i la judicieuse observation, que, pour Fhomme de gucrre, Finteret dc la securite et des victoires de Farinće primera loujourscelui des populations inofTensives, tandis que le juriste, convaincu que le droit est un rerapart pour tous, et en particulier pour les faibles contro les forts, ne saurait s’af-francliir du devoir d’assurer aux particuliers, dans les contrees occupees par 1'ennerni, les garanlies legałeś indispensables.

M. Bluntschli a parfaitement demontre la compćtence et Feffi-cacite dc Fintenention du juriste a cet ćgard, et on ne saurait trop le feliciter des hautcs considerations par lesquelles il con-state le developpement progressif d’unc conviction juridique gć-nerale qui teud a unir tous les peuples civilises.

Parmi ses observalions, il en est une, toutefois, sur laquelle un complet accord n’existe pas entrc nous. II est bon et utile, sans doute, de songer aux moyens d’altenuer les maux de la guerre ; mais la sagessc conseille, avant tout, de rechercher ceux de les prevenir aulant que possible. Or, Fun des moyens, qui a dćja pourlui le temoignage de Fexpćrience pratique, est la substitution de Farbitrage a la voie des armes pour le rćglement des conflits internationaux.

Sans vouloir meconnaitrc le róle que Favcnir peut rćsener b Farbitrage, M. Bluntschli lerapetisse singulićrement dans le pre-sent. II declare, en eITct, que le corps de FInslitut de droit inter-national est d’avis de limiter son activitć b faciliter la voie de Farbitrage pour les contestations de peu d’imporuince qui s’ele-vent entre les Etats, et pour lesquelles la guerre est un moyen disproportionnć.

M. Bluntschli me permettra d’aborddc lui soumettre un doute. Je conęois fort bien qu’il est facile d’interroger et de connaitre Fopinion d’un corps tel que FInslitut de France, dont les cinq classes qui le composent ont, outre leurs seances hebdomadaires, leurs reunionstrimcstrielles et annudles. Mais la chose rne parait assez difficile pour FInslitut international, qui n’a qu’une session annuelle a laquellc ne se rend qu’un petit nombre de ses mem-bres repartis sur tous les pays de FEurope. II ne reste pour les absents quc la voie ćpistolaire dont les uns usent et dont les au-res s^bsticnnent, parce qu’ils hesilcnt a se prononcer sur des questions qui n’onl ćte soumises a aucune discussion oralc. J’in-chne donc a penser qu’on ne saurait imere iuvoquer une opinion aussi difficile a constater que celle du c^rps de FInslitut de droit



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