membres du clerge ne se ressentaient donc pas des „coups de fouet”, qu,un polemistę venait de leur porter. Plein cfindignation celui-ci leur demandait ouvertement si Bossuet aurait accepte qu,un jour une „clique”, pour prouver qu’elle ne s’etait point separee de 1’Eglise, s’empare cParguments qu’il avait reduits a neant. lis avaient ose appeler le corps des eveques par lequel 1’Eglise fait ecouter sa voix, „une masse detestable, pleine de dangers pour le salut des fideles qui voulaient la suivre,,. Des lors point de doute que dans la grandę dispute que Bossuet a eue avec Claude, ils se seraient ranges aux cótes du ministre protestant. Neanmoins, apres avoir empoi-sonne du sublime de Quesnel la saine doctrine „d’un des plus grands hommes qui ait jamais ete parmi les mortels”, ils avaient encore le triste courage de se retrancher derriere elle pour „rendre odieuses TEglise et sa discipline” 309).
Impassibles ils suivaient jusqu’au bout la route, oii ils s’etaient engages une fois pour toutes. Une des mesures les plus importantes qui furent prises au cours du concile est le troisieme decret, dont voici le debut:
„De plus...... nous avons pense qu’il etait convenable d’adopter \'Exposition
de la Doctrine de 1'Eglisc Catholiąue Romaine de rillustrissime Eveque de Meaux, Jacques-Benigne Bossuet, et de la mettre sous les yeux non seulement de nos Freres les Protestants separes de la Communion de 1’Eglisc Catholique, mais encore de ceux qui, vivant dans cette Communion, ne rougissent pas de diffamer notre doctrine, qu’ils defigurent par les portraits les plus horribles et en meme temps les plus infideles.” Nous en avons use de la sorte, conti-nuent-ils, „afin que nos Freres separes apprennent par Texperience de pres d'un siecle cntier, que cet lllustre Eveque n’a point adouci les dogmes de 1’Eglise Catholique, et qu'il n’a pas cherche des temperaments pour concilier tout le monde; mais qu’il a expose au naturel et dans toutc leur integrite les articles de doctrine qui sont etablis avec une souveraine autorite, et que tous les Catholiques-Romains sont tenus de croire et de gardcr; et afin qu’ils reconnaissent tant par les lumiercs de rćąuitć que par le tćmoignagc de leurs propres docteurs, que „cest une injustice d’attribuer a toute une societe le sentiment des particuliers” (Daille, Apolog. c, 6), et que j>ar consequent c’en est une d’imputer a toutc TEglise Catholique Romaine des opinions qui ne sont enseignees que par des particuliers, quand meme le nombre de ces particuliers serait considerable. Car il est evident que presque toutes ces opinions qui ćloignent davantage de nous nos Freres separes, et qui sont le sujet ordinaire des reproches qu’ils font a plusieurs docteurs particuliers de la Communion Catholique, ne sont approuvees ni par nous ni par tous les Catholiques-Romains; mais qu’au contraire ceux d’entre les Catholiques qui sont les plus distingues par leur żele, leur science, et leur piete, detestent ces opinions „pernicieuses au salut des ames, [fruits malheureux de cette licence d’esprits deregles (Decret d’Alexandre VII, du 21 scpt. 1665) qui parait s’accroitre de jour en jour]”, et les ont en abomination, comme etant de ces „doctrines diaboliques” (1 Tim. 4, 1) que les S.S. Apótres on predit devoir s’elever dans les derniers temps ”
duction du franęais en latin et en hollandais, que pour 1’impression et la publication de ce livre, dans lequel nous reconnaissons que le depot de la foi se trouve conserve dans toute sa purete”. Actes et Decrets du II Concile Prozńticial d*Utrecht, 1764, p. 17.
309) L. Rooseboom, De Tugtroede der Leugenlasteringen, 1762, t. II, p. 26-62.
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