monarchie; le chanceiier de France se doń donc d’etre eloquent. Miles de Dormans, eveque d Beauvais, no mmc chanceiier en 1380, est presente par le Religi eux comme un orateur brillant*4 tout comme Araaud de Corbie, qui occupe cette fonction sans interruption de 1389 a 1413 .
L'ideal qui inspire Charles VI est celui des chevaliers. Dans le portrait qu’il tracę du roi vingt ans, Michel Pintoin loue ses aptitudes physiąues et ses talents militaires, tout en deploran son engouement excessif pour les toumois*6. Christine de Pisań exalte ses vertu chevaleresques*7. Afifable, courtois, bon et genereux (un peu trop meme au gout du Religieux] Charles VI plalt a ses sujets. U sera plus tard sumomme le Bien-Aime. Dans la France de la fii du Moyen Age, il n’y a pas un, mais bien deux modeles concurrents du prince ideał: celi presente dans les "miroirs" et celui des romans courtois. C’est assurement au premier que va 1 preference de notre auteur. Mais la popularne de sumoms tels que le Bel, le Bon ou le Hora montre assez de quel cóte penche le coeur de la plupart des Franęais.
Entre i'ideał des clercs et celui des chevaliers, le fosse n’est pourtant pas aussi profom qu’on pourrait źtre tente de le croire. Cert es, le metier des armes demeure l’activite privilegie
Ag
des "nobles chevalereux", qui sont les "bras et mains du corps de policie" . La bravoure, l< courage et la loyaute envers le seigneur figurent toujours parmi les vertus chevaleresque dedare par Lorgane de son chanceiier qu‘il approuve la condamnaiion de la bulle d'excommunication emoye par Benoit XIII (IV. 12). On pourrait multiplier les exemples. Les Grandes Chromąues de France nou montrent le chanceiier imesti d’un role similaire pendant les regnes de Jean le Bon et de Charles V. pa exempie lors des Etats generaux de 1355 (Chroniąue des regnes de Jean II et de Charles V\ ed. citee. L 1. p. 55 et de 1356 {ibid., p. 76). de meme que lors du "lit de justice" (seance du Parlemeni de Paris solenneliemer prćsidee par le roi) de mai 1369 (ibid., l 2. p. 74).
M. de Dormans est un homme "utiąue non eloąuencia modo, sed sciencia et fide conspicuu[s]m (I. 46). L loyaute (fides) est une vertu d autant plus importante que le chanceiier a la gardę des sceaux qui sewent authentifler les actes rediges par les clercs de la chancellerie rovale.
85 A. de Corbie słexprime "luculenter* Q. 730; U. 30; 0.688).
86 "On remarquail en lui toutes les heureuses dispositions de la jeunesse: fort adroit a tirer de Tarć et a lancer 1 javeioc passionne pour la guerre. bon ca\alier. il terooignait une impatiente ardeur toutes les fois que Ic enncmis le provoquaient par leurs attaques. Enfin il montrait de I’aveu de tous. une rare habilcte dans tous le exercices militaires. (...) U se melait (...) trop souvent aux toumois et autres jcux militaires. dom se predecesseurs svabstenaient des qu’ils avaient reęu Tonction sainte" (L 565-567). Le Religieux reproche Charles VI de contimier de se comporter comme un jeune noble maJgre son sacre. et de s*ćcarter ainsi du modćl de conduite tracć par son pere: voir B. Guenee. "Le portrait de Charles VI dans la Chroniąue du Religieux d Saint Denif, pp. 137-14! et 155-157.
r Des les dćbuts de son regne. il est en "belle apparence de meurs chevalereux. de noblece de courage"; il rev d^amours. de voyages, de croisades. "aime les che\*aliers. les nobles et les bons. et \oulentiers ot parler d armej qui plus lui plaisent que nulle riens" (Le Livre des fais et bonnes meurs du sagę roy Charles V. ćd. citee. L I po. 162-164).
C. de Pisań. Le Uvrr du corps de policie. ćd. citee. pp. 102-103.