Enfin les barracudas d'Afrique (ici Sphyraena afra) sont consideres comme des especes ne se reproduisant pas en estuaire (De SYLVA 1973 ; BLABER1982 ; ALBARET 1994) alors que leurs juveniles y sont abondants. En Eatala la proportion de reproducteurs
est faible mais non nułle (2,7% de la population totale, 3/14 en mars-avril).
)
L'examen de la repartition temporelle des juveniles montre egalement que les principales especes de Testuaire ont une strategie d'occupation permanente du milieu, (donc independance des variables mesologiques), consecutive a leur strategie de reproduction permanente. Un net pic d'abondance des juveniles se remarque neanmoins entre septembre et decembre, et peut etre relie au pic de reproduction de saison des pluies evoque plus haut. Un second pic de moindre importance est egalement perceptible en mai-juin, qui pourrait correspondre au second pic global de reproduction de mars-avril releve chez les especes dominantes (cf fig. 5-3). Cependant un examen des donnees espece par espece ne permet pas de retrouver ces correspondances glob aleś reproducteurs-juveniles. Ceci peut etre attribue notamment, pour certaines especes, a un recrutement de juveniles a 1'interieur de Testuaire alors que les adultes s'y reproduisent peu, comme Tillustre le cas de Sardinella maderensis.
Une comparaison glob ale avec la lagunę Ebrie de Cóte d'Ivoire (ALBARET 1994) est riche d'enseignements sur la variabilite des populations de milieu saumatre et sur leur adaptation aux conditions du milieu. Ainsi parmi les 17 principales especes retenues en Fatala, toutes presentes en lagunes Ebrie, sept especes qui se reproduisent en estuaire ne le font pas en lagunę. II s'agit d'Ilisha africana, Chloroscombrus chrysiinis, Sardinella maderensis, Polydactylus qnadrifilis, Pseudotolithns typns, Sphyraena afra et Drepane africana.
C. chrysurus et S. maderensis figurent pourtant parmi les 10 especes les plus abondantes en lagunę. Plusieurs autres especes peu frequentes, a affinite marinę, pourraient etre ajoutees a la listę, telles Dasyatis margarita (raie vivipare observee au Km 3).
A contrario plusieurs especes (notamment de Cichlidae et de Bagridae), dont les reproducteurs se rencontrent communement en lagunę en cóte dTvoire ou au Nigeria (TOBOR1969,1978; IKUSEMIJU 1976), n'ont pas ete rencontrees en estuaire guineen. Ainsi d'Hemichromis fasciatus, Chrysichthys manrus (1 seul reproducteur en eau douce) ou Citarichthys stampflii.
Aux mois de janvier, fevrier, mars (grandę saison seche, DURAND & CHANTRAINE 1982) correspond en lagunę Ebrie un pic de reproduction pour de nombreuses especes, suivi d'un pic secondaire en petite saison seche d'aout-septembre (ALBARET, op. cit. p. 253), alors qu'en Fatala le pic principal de reproduction survient en saison des pluies (fig. 5-3).
V : Etude biologiqite.
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