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que le role du Cabinet du premier ministre (CPM) est preponderant dans tous les cas. D’autre part, les analyses notent la difficulte d’etablir des criteres de comparaison adeąuats et objectifs pour mesurer 1’influence. L’influence est difficilement mesurable, puisqu’elle demeure peręue de maniere subjective. C’est donc en complementant le modele de la politique bureaucratique avec le concept de discours, issu du constructivisme critique de Weldes, que nous avons appuye 1’hypothese d’une influence militaire accrue au sein des bureaucraties canadiennes. Cette influence n’est pas mesurable puisqu’elle s’appuie sur une culture, un discours dominant, des concepts et idees qui faęonnent une approche de politique ćtrangere. Ceux-ci depassent la simple altemance du pouvoir des partis politiques canadiens. Ils font appel au concept des Etats faillis et de la menace du terrorisme qui en emane pour organiser 1’espace commun ou les questions de politique ćtrangere et de securite se chevauchent. Dans cet espace, 1’influence de la Defense nationale s’est accrue.
Au plan conceptuel, cette recherche a tente de complementer 1’approche de la politique bureaucratique d’Allison avec quelques elements du constructivisme critique de Weldes tel qu’elle le propose en 1998426. Le symposium, organisć par Stern et Verbeek, auquel Weldes participe accepte la possibilite d’une etude « neo-pluraliste » du meme objet ontologique. Nous avons donc tente de relever ce defi. Toutefois, nous devons constater une perte de cohćrence inteme dans ce memoire causee par les differences epistemologiques et methodologiques entre une politique bureaucratique qui prononce un discours explicatif sur le sujet et un constructivisme qui interprete les discours du sujet. Pour analyser le discours sur 1’interet bureaucratique et la maniere dont il s’impose a 1’ensemble de ses membres, il faut tout d’abord qu’il s’enonce. Or, au Canada, les Communications sont homogeneisees par des
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organismes centraux puissants . Chaque acteur bureaucratique pretend seulement servir 1’interet national. Mais, contrairement aux Śtats-Unis d’Allison, sa conception est aussi coordonnee par une approche pangouvemementale. Ainsi il devient difficile d’isoler 1’intćret du MAECI ou celui du MDN dans ce discours uniformise.
426 Jurta Weldes, « Bureaucratic Politics », op cit.
427 Erie Stern et Bertjan Vert>eek, « Conclusions : Toward a Ncopluralist Approach », op cii. *2t Donald Savoie, op cii.