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Bień que ses acteurs gouvemementaux aient chacun leurs responsabilitćs propres, la politiąue etrangćre cst en majeure partie un espace commun a definir. Cet espace se definit autant dans la societe qu’elle entend representer qu’a 1’interieur du gouvemement qui tente souvent de conserver un monopole sur sa misę en oeuvre. C’est dans cet espace que peuvent s*affronter des discours concurrents qui proposent differentes representations de la realite politique et du role de chaque acteur. Ils porteront en particulier sur tout aspect juge comme etant « de notre responsabilite» par plus d’un acteur. A la longue, ce partage etablit une structure intersubjective, un consensus pouvant etre offert aux decideurs. Devant un nouveau discours, une organisation peut soit Tadopter, rejoindre le consensus et conserver une voix dans le processus de prise de dćcision ou se retrancher dans ses responsabilitćs exclusives. C*est particulićrement le cas si ce nouveau consensus menace la culture organisationnelle de cette organisation130. Nous interprćterons donc 1’influence d’une organisation k la lumićre du discours dominant la politique etrangćre et les róles qu’il implique pour chaque acteur bureaucratique. Devant ses nouvelles taches, 1’organisation adoptera l’une des strategies identifiees par Drezner.
1.5 Hypothese
Concemant la bureaucratie de la politique etrangćre canadienne (PEC), nous postulerons premierement qu’il existe deux cultures organisationnelles distinctes au sein de l’appareil gouvememental: le «diplomate» et le « militaire ». Bień entendu, ces deux organisations peuvent etre divisees en sous-categories avec chacune leurs particularitćs. La Dćfense nationale se divise entre le personnel civil et les Forces canadiennes, ou encore entre les membres des branches terrestres, maritimes ou aćriennes qui ont chacune leurs differences. De meme, chez les diplomates, les agents du service exterieur, les delegues commerciaux et les agents de gestion des affaires consulaires ont des approches differentes. Nous expliquerons plus en detail certains traits culturels propres a chaque organisation en les comparant au prochain chapitre.
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Daniel Drezner, op cit.