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appuyer une idee, prealablement favorisee par la bureaucratie diplomatiąue178. Finalement, la demonstration imagee du ministre des Peches et des Ocćans, Brian Tobin, quant a la culpabilite de V Es tai, dans la guerre du turbot de 1995 contrę PUnion europeenne et PEspagne, est un exemple tangible de diplomatie publiąue179.
Au finał, un bref survol de la politiąue etrangere canadienne des annees 1990 nous indiąue que les questions de « haute politique », associees a la survie de PEtat et Pusage de la force sont abandonnees pour la « basse politique » avec en premier lieu le commerce, mais egalement la promotion de la culture et des valeurs canadiennes. De maniere imagće, si le militaire canadien echange tranquillement son beret bleu pour un Casque bleu, le diplomate ajoute le chapeau d’agent de marketing (diplomatie publique) a celui plus traditionnel de negociateur. Avant de comprendre comment ces róles se sont transformes au debut du 21c siecle, nous detaillerons la culture organisationnelle des deux groupes et ensuite le principal discours qui les structure.
2.2 Le diplomate et le militaire
Si Pon demande a un nćophyte de decrire un militaire ou un diplomate, une serie de sterćotypes s’en suivra. Meme si ultimement les bureaucrates - qu’ils soient militaires ou civils - ont avant tout une culture canadienne, il existe tout de meme certains traits culturels propres a chaque organisation . Egalement, meme au sein des deux organisations, il est possible de former des sous-groupes ayant leurs propres particularites. En particulier au sein des Forces canadiennes, il y a des differences culturelles entre les membres de la marinę, de Parmee, de la force aerienne et des forces speciales181. Egalement, il faut noter qu’en matiere l7R Voir par exemple les discussions en ligne du CANADA, Ministere des Affaires ćtrangćres et du Commerce intcmational, Discussions en ligne sur la politique, en ligne, http://www.intemational.gc.ca/cip-pic/disc ussions/index.aspx?lang=fra&view=d. page consultee le 29 novcmbre 2011.
I7S L'Estai est un chalutier espagnol arrete dc force par la gardę cótiere dans les eaux intemationales afin d’en faire un exemple et mettre fin b la surpćche prćs des cótes canadiennes. Le ministre Tobin pour soutenir cette dćcision organise alors unc confćrencc sur unc bargc prós dc TONU ou le filet (illćgal) dc VEstai est deployć devant tous. Ses mailles trop petites detruisent les ćcosystćmes marins et 1’opinion publiąue pcnche en favcur du Canada. Voir Elizabeth Sneyd, « Fighting over fish: A look at the 1995 Canada-Spain Turbot War», 8e Sympostum annuel des eiudianls diplómes. Kingston, Collćge Militaire Royal, 2005, 24 p.
Dćployće en Afghanistan, cette culture canadienne distingue les civils et militaires canadiens des homologues amćricains ou autres nations membres de 1’OTAN.
181 Colonel Bemd Horn, « Le choc des cultures: le fossć separant les forces traditionnelles et les forces d’općrations spćciales », Revue militaire canadienne, volume 5, numero 3,2004, p. 3-16.