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poursuite. Une rśaction physique, parfois brutale, accompagne souvent les protestations. Par la suitę, 1'accusś ou le prevenu fait valoir que le geste śtait justrfie en raison de la provocation reęue, et peut meme śtre interprśtś comme de (a Iśgitime dśfense. En fin de compte, se prśsenter devant le tribunal pour sa dśfense n'est pas uniquement un droit, mais aussi un devoir. On doit defendre sa familie, son groupe, son honneur. Malgre l'existence de motivations valables pour prśsenter a la cour une dśfense, certains Manosquins abandonnent leur droit a une dśfense, ils sont assez nombreux au dśbut du XIVe siecle a y renoncer. Des aveux sans equivoque laissent bien entendu peu de place a une śventuelle dśfense, mais le manque de ressources financieres parait aussi largement motiver ces abandons a (a clśmence du juge. La sentence ne fait pourtant pas que condamner, elle absout aussi et pour 1'accusś il s'agit alors d'une dśclaration publique de son innocence qui n'efface cependant pas toujours toute tracę de culpabilite aux yeux de la communautś. La sanction sociale peut donc s'opposer ou se superposer a la sentence judiciaire. Une rumeur malveillante s'accroche parfois a Tinculpe peu importe la vigueur de sa demarche en justfce. Ainsi, il arrive qu'une nouvelle querelle śclate entre les protagonistes d'une affaire pour laquelle un jugement avait etś rendu. Dans de pareils cas, les autoritśs judiciaires montrent de la difficulte, voire de Tincapacite a maitriser 1'opinion publique et peut-etre meme les vendettas.

Lorsqu'on examine les qualificatifs entourant la description des delits et de leurs auteurs, il n'est pas etonnant de constater que certaines personnes, meme absoutes des accusations portees contrę elles, aient pu par la suitę avoir du mai a se dśpartir d'une premiere image vehicuiee par la justice. Le mśfait est en soi un mauvais exemple (res mali exempli) et il est prśsentś comme tel des les premieres affaires observees dans les registres manosquins du Xllle siścle. Puis, on associe de plus en plus etroitement le dślit et son auteur faisant ainsi de l'individu un mauvais exemple pour la communautś. Cette image de 1'inculpe est clairement dśfinie des 1'enonce de 1'acte accusatoire. Les preoccupations sont avec le temps