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de defense, le Canada est dote de deux organisations reunies, depuis 1973, au QGDN : le MDN, dirige par un sous-ministre et les Forces canadiennes, dirigees par un CEMD. Tous deux repondent au ministre de la Defense nationale et au gouvemement et sont imputables devant le Parlement. Malgre tout, il est possible de degager certaines genćralisations spćcifiąues en comparant les deux organisations. Ces genćralisations ne doivent pas etre comprises comme des caracteristiąues naturelles, mais bien comme un systeme de valeurs et de pratiąues partagćes par les acteurs de ces deux organisations. Ces normes s’imposent aux nouveaux militaires, aux civils du MDN ainsi qu’aux nouveaux diplomates lorsqu’ils intćgrent leurs organisations respectives. El les constituent V ideał recherche par ses membres. Elles ne peuvent etre comprises qu’avec une comparaison entre les deux organisations.
De maniere generale, l’activite des militaires est principalement orientee vers 1’action. De faęon thćorique, la maniere dont cette action prend formę est rćgie par dix principes qui decoulent de «la tradition britannique et [de] notre expćrience de la Grandę Guerre et de la Seconde Guerre mondiale. » II existe d’ailleurs toute une sćrie de publications qui forment la doctrine des Forces canadiennes. Elles imposent la faęon dont celles-ci agiront theoriquement dans tous les aspects de son action. Par exemple, une nouvelle doctrine de guerre (COIN) est publiće au debut 2008 pour theoriser 1'approche canadienne de la guerre dans un tel contexte. Cette doctrine a comme cible ćvidente Kandahar et PAfghanistan183. Cette maniere d’apprehender le monde les pousse a rejeter 1’information qui n’est pas relative k 1’atteinte des buts fixćs par 1’enoncć de leur mission. Par contrę, de maniere surprenante, les militaires subordonnes ont tout de meme une grandę liberte dans le choix des options pour atteindre les objectifs de leur mission . La guerre de manceuvre, c’est-a-dire un affrontement ou celui qui est le plus rapide a planifier et agir 1’emporte, exige une telle decentralisation. II n’y a toutefois pas vraiment de place pour Pesprit critique et la remise en question de la pertinence de 1’action.
182 Ces principes sont: sćlection ct mainticn du but, conccntration dc la force, mainticn du morał, action offensive, surprisc, sćcuritć, economie des efforts, flexibilitć, coopćration et administration. Major Mikę Johnstone, « Un nouveau regard sur les principes dc guerre », Le Bulletin de doctrine et d'instruction de iArmee de terre, volume 3, numćro 4/volume 4, numćro 1,
2000/2001, p. 66.
181 CANADA, Ministerede la Defense nationale, op cit.
184 Entrevucs avec des bureaucratcs.