Le Canada est l’un des rares pays a s’etre dote d’un systeme de registres du cancer qui permet de surveiller et de comparer les tendances relatives au cancer dans toute la population. Toutes les heures, chaąue jour, en moyenne 21 personnes recevront un diagnostic de cancer et 9 personnes mourront de cette maladie. On estime k 186 400 nouveaux cas de cancer et 75 700 deces causćs par le cancer en 2012 dans une proportion de 52% chez les hommes et 48% chez les femmes. LMncidence la plus elevee de dćvelopper un cancer est au niveau de la prostatę ou du sein, suivi par le cancer du poumon puis le cancer colorectal. Le cancer du poumon demeure la premiere cause de decśs reliće a ce flćau au Canada (Societó canadienne du cancer and Agence de la sante publique du Canada et Sante Canada, 2012). Ces statistiques sont inquietantes et dćmontrent clairement a quel point nous devons redoubler d’effort dans la recherche pour bien comprendre la biologie de cette maladie aux multiples facettes afm de mieux la contróler dans toute sa complexite.
La prise de conscience de ce fardeau biologique n’est rćellement apparue que dans les annćes 1940, generant une peur grandissante dans la population. Cependant, 1’histoire du cancer commence bien avant cela. En efFet, des paleopathologistes ont decouvert des lesions cancereuses dans des os de dinosaures. Des observations demontrent egalement que les Egyptiens etaient au courant de cette maladie. Un papyrus contenant des hieroglyphes faisant mention d’un cancer du sein humain et datant d’au moins 1 600 av. J.-C. a meme ete retrouve. Des autopsies de momies realisees vers le quatrieme siecle av. J.-C. ont ensuite decrit plusieurs types de cancers comme des lesions osseuses, des cancers de 1'estomac ou encore des tumeurs uterines. C’est d’ailleurs a ce moment qu’Hippocrate inventa le terme ‘carcinome’ et designa alors par un nom cette calamitó grandissante (Pitot, 1986, 2012).