308 SAINTE-ANNE D’AU RAT
des pólerins ; elle est aussi un foyer d’apostolat qui rayonne sur le diocóse tout entier.
Elle'est en outre pour le village le vrai centre de sa vie religieuse.
Tant que le village ne difTóra gu£re des autres hameaux de la paroisse, les habitants n'avaient fait aucune difficultć pour aller accomplir au bourg leurs obligations religieuses. Mais ó mesure qu'il sest diffó-rencić du reste de la paroisse par sa physionomie de petite ville, par 1’apport d^łćments dtrangers, par son langage k part, il a de moins en moins frćquentć son ćglise paroissiale. C’est alors que les chapelains dont le ministfcre, comme celui des carmes, s’dtait borne k la confession et k la visite des malades, se trouvórent en prćsence d’obligations nouvelles. Ils ne pouvaient śe ddsintdresser d’une population qui, par la force des choses, se trouvait k peu pr£s soustraite k 1’influence du clergć dc la paroisse, et dont il fallait pourtant qu on sloccupAt. C’est ainsi quc graduellement se sont for-mćes, dans la basilique mórne, diverses associations au bćndfice des personncs du villagc.
Sansdoute.on n’y fait ni les baptćmes ni les mariages ni les enterrements : ce n’est pas une ('•glise paroissiale. Mais les fidfcles y trouvent des messes tous les jours, des predications avec la grand’messe et les v£pres tous les dimanches, des prćtres nombreux pour les confes-ser. C’est 1 k que l’on catćchise les enfants, que les con-grćganistes rćcitent leur Office, que l‘on se rćunit pour la prićre du soir et les instructions de caróme. C’est Ifc que l’on prśche, pour les hommes et pour les femmes, des retraitcs spćciales. En un mot il y a lń un ensemble d’avantages spirituels k faire envie & nMmporte quelle paroisse de plein exerciee.
La population de Sainte-Anne est en majorite bre-tonne; toutefoiselle tierit k honneur de ne pasparler breton ; et force est de lui donner des predications franęaises.
Mais autour du villagc, k 2 ou 3 kilomfctres k la ronde, il y a aussi une population rurale qui frdąuente assidóment la basiliąue : il y faut donc en outre des prćdications bretonnes.
Ces diffćrentes prćdications ont lieu k des messes spćciales.
L’instruction religieuse des enfants crćait plus de difficultćs.
De temps immćmorial le catśchisme avait lieu au bourg; et le besoin d'un changement ne se fit sentir qu’au moment ou la population enfantine du village fut devenu considórable.
Mais alors se manifestórent des inconvćnients aux-quels il devint urgent bientót de trouver remóde. — Obliger ce bataillon d’enfants k faire le voyage de Plu-neret deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, c’ćtait les exposer k tous les dangers du vagabondage; et les parents ne tardfcrent pas& se plaindre. Pourtant Ton ne pouvait pas exiger des maltrcs qu'ils accom-pagnent toujours leurs ćlóves, en sacrifiant ainsi chaque semaine leur jour de congć.
A cette difficultć ił y avait une solution naturelle ; c'est que le catćchisme se fit au village. Et *l’on finit par 1’adopter. Du reste il est normal que 1& ou est l’ćcole, ló soit aussi le catóchisme.
Mais qui serait chargć de le fuire?
Cest 1'u sagę que, dans les paroisses ćtendues, l’un des prótres aille, deux ou trois fois par semaine, faire le catćchisme dans les importantes agglomćrations qui se trouvent k une grandę distance du bourg. Le clergd de Pluneret. se conforma quelque temps k cette pra-tique (1). Mais bientót il y trouva des inconvćnients,
(I) Les hótels, en offrant la gratuitć des voitures, et le Petlt-Sć-minaire par son hospitalitć, facllitćrcnt au clergć 1'accoinplisse-ment de ce devoir.
En mćme temps que ceux de Pluneret, tous les enfants quł frć-quentent les ćcoles libres, qu‘lls soient de Brech. de Meriadec ou de Plumergat, bćnćGcient de ce catćchisme.
Les enfants n’onl plus ii se rendre au bourg que gour l'examen du catćcbisme et la communion solenncllc.