360 SAINTE-ANNE DAURAT
titut des FrAres de Ploermel, etait demeurA muet jus: qu’A l’Age de six ans, il fut vouA A sainte Annę et recou-vra la parole.
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Les sourds entendent. — 1. Glillaume du Qubi.lb-nrc, en Ploeuc (CAtes-du-Nord) Atait afflige depuis trois ans d une pAnible surditA. En 1626, il fit vceu de venir A Sainte-Anne ; et immAdiatement il se trouva guAri.
2. Jeanne MacA, de Rennes, ayant perdu 1'ouie, A la suitę d’une maladie trAs grave, se vit ainsi obligAe de quitter la familie ou elle servait; sur les entrefaites elle s'adressa A sainte Annę, et s’engagea A faire dire une messe dans la chapelle de la Dćvotion. Elle fut guArie, mime avant d'accomplir son vceu (1653).
3. Pierre Moulmer, des Sables-d'01onne, A la suitę d’une fiAvre pernicieuse, perdit 1’ouie et la parole. Son pAre le voua A sainte Annę ; aussitót 1’enfant fut gueri de sa double infirmitA (1642).
4. Un prAtre de Quintin vint dire une messe d’ac-tions de grAces A Sainte-Anne, le 26 aoAt 1888. « Le premier jour de Ja neuvaine que je fis, dit-il, pour obte-nir ma guArison, la suppuration de 1’oreille, qu'aucun remAde n’avait pu arrAter, cessa dAfinitivement; at dAs ce moment je fus dAlivrA de la surditA qui m’empAchait jusque-lA d’entendre les confessions. »
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Lee aveugles voient. — En 1632, voyageaient ensemble, sur la route de Sainte-Anne A Saint-Brieuc, Alain Josset de la paroisse de LoudAac et missire Gaut-hier, le yicaire trevial de la Motte. Ils rentraient chez eux avec une pauvre jeune filie aveugle qu’ils avaient amenee A Sainte-Anne dans 1’espoir qu'elle serait peut-Atre guArie dans ce lieu bAni ou la Sainte opArait tant de miracles.
Ils avaient priA, longtemps priA, A la fontaine et devant la Statuę miraculeuse, mais ni au contact de
LES MIRAOLEŚ 361
L’eau sainte ni devant les milliers de flamheaux qui brtilaient aupr&s de la statuę, les yeux fermćs depuis plus de deux ans h la lumióre du jour ne s’dtaient rouverts.
Rdsignds l’un et 1'autre & la volontć de Dieu, les deux pdlerins dtaient peinds sans doute de n'avoir pas ćtd exaucćs, mais ils reconnaissaient bien que Dieu ne s’est pas engagć & gućrir toutes les infirmitds.
Le premier soir ils couch&rent au bourg de Remun-gol.
» Le lendemain, le prdtre ayant ddsirć cćldbrer la messe, ils se dirigdrent tous trois vers 1'ćglise, Alain Josset conduisant toujours la petite aveuglc par la main.
Mais quelle surprise lorsque tout & coup la jeune filie s’dcria : « Je vois la tour. »
Elle prćtendait voir ! C’est donc que ses yeux c«m-menęaient ó s’ouvrir ! Elle avouait d’ailleurs qu’elle apercevait la tour confusćmcnt, comme dans la brume.
Ndanmoins la deuxifeme dtape fut plus joyeuse que la premidrc : la gudrison n’dtait pas compldte ; mais du moins l’aveugle avait maintenant l impression de voir quelque chose.
On arriva le soir & Louddac.
La grand’mdre attendait le retouravec impalience ; et Dieu sait comment elle avait dti invoquer sainte Annę pendant loute la durdc de ee long pdlerinage ! Aussi de trds bonne heure le lendemain les voyageurs s'empressdrent d’allcr lui conter que si leurs pri&res n’avaient pas dtd pleinement exaucdes, le pólerinage ndanmoins n’avait pas dtd inutile.
Quand le pórc alla prendrc sa filie, en lui proposant de lui donner la main comme d'habitude, elle lui dit: « Inutile! je sais le chcmin ; je vois trfcs clair maintenant ; je suis gudrie. »
Ainsi, de mdme que la lumidre du jour arrive gra-duellement sur la terre avec un crdpuscule.plus ou moins prolongd, de mdme la lumidre s’etait faite par degrds dans los yeux de l’aveugle ; et il semble que