2 hj SAtNTK-ANNK DAURAY
s’appliqua dćs lors, avec toute la ferveur de sa dćvo-tion, k obtenir de sainte Annę ce qu’el!e solłicitait en vain depuissi longtemps.
Dćjó en 1628 elle avait ćcrit k l’ćvćque de Vnnnes pour avoir des prićres spćciales dans la chapelle mira-culeuse; et, 1’annće suivante, une damę de la Cour (1) ćtait venue faire sur place une neuvaine en son nom.
Neuf ans plus tard, en fin dejuillet 1638, le ciel lui ayant enfin donnć des espćrances, la reine, encouragće dans la confiance qu‘elle avait en sainte Annę, envoya un de ses officiers en pólerinage, pour demander unc heureuse dćlivrance et la naissance d’un dauphin (2).
Ce fut en ces circonstances que lescarmes lui offrirent le Livre qui raconte les origines du Pćlerinage, et une grandę Image o£> ćtaient reprćsentćs les principaux miracles.
La reine fut trćs touchće de cet envoi ; et, dans sa rćponse aux religieux, elle dit : « qu’nyant toujóurs eu une singuliere dćvotion pour la Sainte donl elle portait le nom, elle s’engageait k favoriser le lieu ou sa patronne dtait particulićrement rdvćrće. Elle pro-mettait de s'entremettre mćme auprćs du papę « pour qu'il lui pliit d’accorder des indulgences aux personnes qui y prieraient pour le roi • .
La lettre est datće du 9 aoiit 1638.
Trois jours plus tard, elle ćcrivait au gćnćral des Carmes k Home, en le priant d'intervenir k la cour pontificale, au nom de la reine de France, pour hAter la concession des indulgences qu’on attendait.
Cette interyention fit cesser tous les dćlais. D.ćs le 21 septembre de la mćme annće, Urbain VIII signait
(1) La prćsidente de Mcsrac.
(2( C’ćt«it 1'cnscigne du Boislouet. — Ce renseignement quc nous consignons d'apr$s le P. Martin, est en contradiction avec le rócit du P. Hugucs qui place le voyage dc cct officicr en juillel 1636.
Toujours est-il que le dauphin tant esperć, Louis-Dieudonnć, nąquit en 1638, le 5 septembre, quelques semaines aprćs la lettre de la rolne et quelques jours avant la signoturc de la bulle.
une bulle qui aecordait des indulgences aux membres de la confrćrie ćrigee ou a ćriger sous l’invocation de sainte Annę dans 1'ćglise des Carmes pr6s Auray (1).
C'ćtait la premiferc foisque l’on faisait mention d’une confrćrie, et c’est de Home qu’en est venue la premióre idće.
Lorsque fut reęue la bulle du papę, la reine s’em-‘ pressa d'ecrire k l’ćvćque de Vannes, et I’invita & rem-'plir le plus tót possible la condition imposće par le Souverain Pontife pour bćnćficier des indulgences. « La dćvotion que j’ai plus que tous autres k sainte Annę, dit-elle, me fait vous prier instamment de vou-loir bien instituer une confrćrie en son honneur; et, outre les prieres que vous ordonnerez y ćtre faites, les religieux chanteront les litanies de sainte Annę pour la prospćritć du roi et de ses enfants. » (22 novembre 1640).
L’annće suivante, le 15 ftWrier 1641, l'ćv6que, se conformant aux instances de la reine, se rendit k Sainte-Anne d’Auray, accompagnć de plusieurs per-sonnages ecclćsia$tiques, pour ćriger la confrerie et promulguer les indulgences.
La lettre qu il ćcrivit k cette occasion est vraiment le document constitutif de la confrćrie.
II commence par indiquer les avantages de cette ins-titution.
(I) II est A croire que l'expAdition de la bulle fut retardAe dc plu-sicurs mois, puisque le 17 mars dc lannAe suivanlc (1639) le roi invitait le marAchal dEstrAes, son ambassadeur, A intervenir lui— mime auprAs du papc : « Dicu a fait plusieurs miracles par l’in-terccssion de sainte Annę et dAparti divcrses grAces dans la cha-pelle dAdiAc A cette Sainte prAs Auray en Bretagne. C est ce qui m‘a conviA A donner aux religicux qui la desservent une.notable relique de la dite Sainte. Et je dAsirc quc vous demandiez A Notrc Saint PArc des indulgences pour ceuv qui feront łeurs priAres et dćrotion A certains jours de 1’annAe, sclon le memoire que les Religicux Carmes qui sont A Home mettront entre vos rnains. » Cette intcrvention du Koi, si honorable pour le PAlcrinage, n'eut en rAalitć aucune suitę spAciale: les indulgences Atant dAjA con-cAdAes dAs Canoec prAcAdente.