342 SAINTK-ANNK DAURAY
Les premićres informations dfevaient avoip lieu<, par lessoins de l'ćvćque diocćsain, dans la localitć mćme oCr le fait s'ćtait produit. La phrase du P. Martin (p. 163) n’a donc rien d'exagćrć, lorsque, dans une impressiom-nante ćnumćration, il montretous les diocóses de Bre-tagne collaborant k la vćrification des miracles de Sainte-Anne dAuray : « Messires des Landes, óvćque de Doi ; d'Ouvrier, ćvćque de* Trćguier ; de Rieux, ćvćque de Lćon ; Guillaume Le Prótre et Renć ae Lćżonnet, ćvćques de Cornouaiłles.; de Harlay, ćvćque de Saint-Malo;- Córnulier do la Touche, ćvćque de Rennes; C. de Beauveau, ćvćque de Nantes, » toutes les autoritćs rcligieuse^ de la province contribuant ó la glorifkation de l'oeuvre de Nicolasie!
Chaque cas parliculier ćtait l’objet d'une enqućte : on y faisait appel-ń la compćtence des mćdecins et de9 chirurgiens, au' jugement des ecclćsiustiques et des personnes les plus honorables ; le notaire ou le sćnó-chal ćtait chargć de dresser les procćs-verbaux et de garantir la vćracitć des tćmoins (1).
Le dossier ćtait ensuite transmis a Sainte-Anne d’Au-ray. Mais, pour en autoriser la publication, l’enqućte mćme la plus consciencieuse ne pouvait suffire. Comme il ćtait question d’intervention surnaturelle, il y fałlait en outre le contróle des thćologiens.
Ce contróle fut confić, non pas ó des carmes, — leur sentence eót pu paraltre intćressće, — mais ś deux dominicnins et 6 deux franciscains: les PP. Pierre de
(l^ Cf. le dAcret de Mp de Rosmadcc pour la publication des miracles (P Hughes, p. 455). — Nous relcvons dans les procAs-verbaux une notę qui tAmoigne bien dc la loyautA et de la droi-turc avcc lcsqucllcs sc faisaient les enquAtes. — Un religieux d’Angcrs avait AtA guAri A la suitę de son vocu et dc son voyage A Sainte-Anne d'Auray. Or, k son retour, son cas fut dc nouveau 1'objet d'un cxamen mAdical, A la suitę duqucl fut expAdiA A Sainte-Anne la notę suivante, avec priAre de 1'insArer dans les procAs-yerbaux : u ...les mAdecins, depuis la santA reęuc par le dit rcli-gieux, ont attribuA sa guArison A la mćdecine ou A la naturę; c'Ast pourquoi il’ ne faut pas itnprimer cette favcur. » Tome it; n* 52).
Monchault et Yves Pinsart, O. P., et les PP. Etienne Guyot, provincial de son Ordre en Bretagne, Jean Bernard, docteur en thćologie, E. O.
Les faits reconnus miraculeux ont ćtć publićs en quatre ćditions, qui ont paru successivement en 1634, en 1637, en 1644, en 1646. Enfin le P. Hugues de Saint-Franęois fit un dernier recueil, plus considćrablfe en-core, dans un ouvrage, imprimć en 1657, qu’il dedia h Anno d’Autriche sous le titre de « Grandeurs de sainte A‘nne » (1).
Le ciel avait rćpondu k Nicolbzic au-dfelń mćme de ses dćsirs. Le dbuble but des miraclbs qu’il demandaif ćtait' obtenu : I1 2 3 4 5 6 7il' fallait que Porigine surnaturelle du Pćlerinage fót incontestable : aprćs tent* dć mer-veilles on ne pouvait plus raisonnablement la mettre* en question ; — 2° il fallait qu'il y vlnt du monde pour honorer Sainte-Anne : les miracles y attiraient des fóules en montrant clairement que le dbigtr de Dieu ćtait \h.
P.‘ Hugues, p..458 ; Les- Bollandistes reproduisent un texte de Spondanus, ou l'on voit avec quel soin mćticuleus on contróle les miracles racontćs par le P. Hugues: « Miracula anno 1633 ty-piś vulgavlt [P. Huoo), non soluui consensu verum etiam jussu illustrissimi opiscopiivenotensis, ut constat ex ejus decreto in quo pra\sul dcclarat heec miracula legitiine.cxaminata-fuisse per viros peritos, et ad hoc munus clcctos, tum a se tum ab aliis episco-pis, in quorum diseccsibus prodigia illa contigerant. Neque hoc decretum edldit' priusquam in domo sua campestri Kerangófl inquisitiones iterum severe per die-m iutegrum coram se dis* cussic fuissent, quibusdam viris ecclesiasticis dubia sua circa hanc materiam proponentibus, et H. P. Hugonę respondente. o
(26 juillet).
Les archires du Pilerinage. relativement aux miracles, compre*-naient anciennement un registre de procis-verbaux et des liasses contenant les dossiers des cnqu£tes. — Voir la prćface de la Copie Hit-miracles transcrite par M: le Bras.
Le P. Kernatoux, avant de donner son rccueU des miracles, dit:
« J’ai vu moi-mfime eleonsidćrć tout & loisir leś actcs juslificatifs dans leurs propres originaux. » (Chap. XI Vj,
Nous possćdons cncore plus de 1.300 proc6s-verbaux.;.maig la.
plupart des dossiers d'enqpćte ont disparu. On peut voir, a titre: de spćcimen, aux archires dćpartemcntales (S^nćchnussće d llen-nebont) le'dossier du mirade Talhouet.