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presąue indispensable de donner, dans le village mime, un groupement qui les reliAt les uns aux autres et con-trebalanęAt les mauvaises influences qu’ils ćtaient exposćs A rencontrer au dehors.
Le groupement porte le nom du cćlAbre Breton qui est naturellement dćsignć pour Atre le mod&le de tous les hommes du rillage : les jeunes gens sappellent les Nicolazic, et leur uniformc rappelle le costume tradi-tionnel du Vojfant. — lisont une cour A eux, une salle* de gvmnastique, un theAtre (i).
Ce qui donnę une idAe de leur formation morale et de la valeur du groupement, ce sont les citations glo-•rieuses et nombreusęs qu'ils ont obtenues pendant la guerre. Nous avons le regret dajouter que la guerre a tuA l’oeuvre ; mais au moment od nous Acrivons, le groupe est en train de se reconstituer.
Les chapelains ne se contentent pas dc grouper les jeunes ouvriers. Parmi les enfants du village ils ont toujours eu la prAoccupation de former une Alite en prAparant des vocations sacerdotales et religieuses. Et cetteoeuvre s imposed'autant plus A 1’attention des chapelains, que les enfants en qui l’on dćcouvre des signes de vocation, n'ont que quelques pas & franchir pour entrer dans la maison ou se fera leur « apprentissage ».
Cetteceuvre estle couronnement de toutes les autres.
Si les Acoles et les cours de catAchisme assurent l’en-seignement religieux aux enfants, si la congrógation et la confrArie entretiennent la piAlA des jeunes filles et des femmes, si les groupements d’hommes ont rAussi A maintenir les idAes conservatrices et religieuses, — les vocation$ que Ton a vues s’Apanouir ici en grand nombre, nesont pas seulement 1'honncuret la rAcom-pense des familles, elles sont aussi la plus bclle offrande que cette population chretienne puisse faireA Dieu. ' »
(1) Ces locaux sont situes & l'entrće du grand theAtre.
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Rien na manquć & ce village, semble-t-il: il a mćme eu son Bulletin religieux.
L'Bcho de Keranna, — de 1909 ó la fin de 1917, — a donnó la chronique locale en mime temps que la chro-niquc du P61erinage; durant quclques mois il s'est fait l'organe de la confrćrie diocćsaine des móres de familie ; depuis la guerre il a publić les renseignements qu'on a pu recucillir sur la dćvotion des soldats bre-tons h 1’ćgard de sainte Annę, et les faits d'armes oCt se sont distingućs les A'icolazic (i).
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Aprćs cet exposć des ceuvres religieuses au village de Sainte-Anne, une question se pose nćcessairement, eelle de 1’autonomie.
Nous l’avon8 dćjfc ćtudićeau point de vue communal. Ici nous l’envisageons 6 un autre point de vue’ qui ne soulfeve pas moins de difficultćs. Ce quartier doit 6tre ćrigd en paroissb (2).
(1) L'Echo de ■Keranna 8’intilulait, du consentement du recteur, « Bulletin pnroissial »: il donnait aussi, en effet, les principalcs nouvclles de la paroisse.
(2) La question de Sainte-Anne paroisse se posa des le dćbut de la Rćvolution, mais sous une autre formę.
Une pćtitior. fut prtsentće au Dćpartement par des notables du quartlcr, pour demander le transfert de liglise paroissialc & Sainte-Anne. Ils donnaient comme raison : 1’ćloigncmentdu bourg qui ne serait plus central avec ln nouvelle circonscription des pa-roisses qu'on projeta; — le dćlabremcnt de 1'iglUe de Pluneret, qui menaęait ruinę; — le manque de ressources pour la iaire reparer... D’autre part Sainte-Anne allait ćire un point central; son ćglise ćtait en bon ilat; il s'y trouvait un logetnenl tout dćsi-gni pour le Cure. Mais surtout 1'afTectation de la cbapelle au culte paroissial empćcherait dc la vendre, ce qui ćviterait les troubles de se produire, parmi les habitants des campagnes voisines et autres, contrę lcsquels il serait nćcessaife dcinployer la force publique... *
Ces raisons ne manquaicnt pas de valeur; ce qui rend la peti-tion suspccte, c’est la qualitć des signataires. qui ótaient tous acqućreurs,8 Sainte-Anne, des biens des carmes : Jean Le Ncveu