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quentes, les sifcges gratuits, et les cćrćmonies plus belles... (1).
II y a une troisióme solution qui prćtend rćsoudre les difficultćs. t
. II faudrait qu’6 Sainte-Anne il y etit un chef unique, et que tous 1es pouvoirs fussent concentrds dans sa main. En qualitć de recteur, il aurait sous son contróle un administrateur qui serait chargć du gouvernement de la paroisse, un missionnaire qui serait le supćrieur des missions diocćsaines, un sous-directeur pour le Petit Sćminaire et pour ł’enseigncment primaire.
Ainsi, ś la tćte de chaque service, il y aurait un chef responsable, et au-dessus un Supśrieur pour orienter les activitćs et dirimer tous les ćonllits.
Dans la nourelle paroisse il n'y aurait qu’un chef, mais il y aurait deux ćglises : l’une, la basilique, oft ia population du village continuerait & se rendre comme aujourd’hui avec les p^lerins ; Pautre, Peglise parois-siale, ou les cćrćmonies locales s’accompliraient & 1'aise sans nuire au mouvement du Pfclerinage et sans ćtre g£nees par lui.
Tels sont les trois points de vue que Ton a envisagćs jusqu’ici & propos de 1’autonomie paroissiale de Sainte-Anne : notrc rAle d’historien ótatt de les exposer.
Au terme de cette ćtude, ou l'on a vu tant d’hommes travailler & Pagrandissement de ce village, il y a un nom que nous ne pouvons passer sous silence, c’est celui d’Y. Nicolazic.
Pcrsonne ne peut nier que cet humble tenancier
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(t) On a souleve encore une autrc objcclion : la nouvellc paroisse n‘aurait pas de dmetitre.
H. '— Ouand il y aura unc commune, la difftcultó sera rćsolue par U inóme. En attendant, il n’est pas sans excmple quc dcux pa-roisses, situćes dans la m$me commune, aient le mime cimeti6re.
n’ait fait de son hameau une localitć importante.'
S’il n’avait pas parlć, son village de Keranna n’aurait eu ni ces communautds, ni ces chapelles, ni ces ćcoles, ni ces hótclleries, ni ces magasins, ni ces nombreuses routes qui font rayonner vers Iui toutes les iocalitćs voisines, en un mot aucun de ces ćlćments qui contri-buent h sa vie sociale et a sa prospćritć matćrielle. Keranna serait encore un de ces vi!iages de Pluneret comme on en voit dans les environs, et dont la physio-nomie n'a pas changć depuis 300 ans. II n’aurait jamais vu tant de personnages qui sont venus le visiter au cours de ces trois sifccles, princes et princesses, ćvćques et cardinaux, envoyćs des rois et des papes, prćsident de rćpublique et empereur, ni cette foule anonyme qui s’evalue parcentaines de mille tous les ans.
Mais nous qui dans ce paysan illettrć honorons un voyant et un messager du ciel, sans vouloir amoindrir le róle de Nicolazic, nous devons reconnaitre que l’ini* tiative vient de plus haut et que son titre de fondateur s’aurćole de la gloire d'un nom plus illustre : aux yeux du chrćtien la vćritable fondatrice de ce village est sainte Annę.