296 SAINTE-ANNE DAURAY
trćc de la communnutć du Refuge, au prix total de 7.070 fr.
Le devis, pour la construction de 1'ćdifice, monta k • 37.065 fr. 45.
Et, peu aprós que 1’ćcole y fut transportće, on la laicisa. Aujourd’hui c'est dans ce local que sont rćunies les deux ócoles de garęons et de filles.
Ainsi dans ce village, qui ne semblait devoir ótre qu’un centre religieux, et qui, au point de vue muni-cipal, n’a ótó longtemps rien de plus que les autres harneaux de la commune, — l’Etat a ćtć graduellement amenć k envoyer des reprdsentants de la plupart de ses ministdres : Intćrieur, Finances, Instruction pu-. blique, Postes et Tćlćgraphe... Un reprćsentant des Bcaux Arts nJy serait pas ddplacć.
II a ainsi plus d’importance, au point de vue civil, non seulement que le chef-lieu de la commune, mais que la plupart des autres chefs-lieux de communes rurales.
Qdand aura-t-il son autonomie?
II y a longtemps que la ąuestion se pose.
Une premierę demande, trós modćrće, se contentait de rćclamer pour Sainte-Anne un adjoint spćcial.
Mais, devant le parti prisde la municipalite de Plu-neret, qui refusait obstinćment toute concession, on se dćcida k aller plus loin (1).
Une pćtition fut prćsentće au Conseil gćnćral, en 1901, par « la presque totalitd » des habitants de Sainte-Anne et des vi!lages dalentour, demandant qu’on ćri-" geAt leur section en commune distincte. La Prćfecture fit une enquóte. Elle consulta les contributions directes, les Ponts-et-Chaussćes, 1’inspecteur primaire ; et ces
(1) Tout le dossier dc cctte aflaire, avcc les plans et les enqu£tes se trouve aux Arehicet dipartcmentalet: Commune de Plunerel.
On peut consulter aussi avec interit la lettre imprimće qui fut adressće par la Commission syndicalc & chacun des membres du Conseil gćnćral.
administrations, ayant examind la question chacune & son point de vue, ne soulevdrent aucune objection.
Elle consulta aussi les deux communes intdressdes. Plumergat rdpondit qu’on accorderait volontiers le ilefuge 6 la nouvelle commune, mais non les trois hameaux qu’on voulait distraire de son territoire (1), Le conseil municipal de Pluneret protcsta avec dnergie contrę le projet ; et ses raisons sont faciles k com-prendre ; « il dtait composd en grandę partie d’habi-tants de villages autres que Sainte-Anne » ; en outre « Sainte-Anne procurait des ressources nombreuses k la commune ; et celle-ci les employait, sur toute 1'dten-due de son territoire, principalement en dehors de la section de Sainte-Anne ! » (2).
La contre-enqudte fut confide k M. Guillard (d‘Au-ray), qui trouva, pour motiver son avis ddfavorable, une raison qui ne semble pas d’ordre administratif: « Les habitants de Sainte-Anne, dit-il, en signant la pdtition, ont cddd k la pression exercde sur eux par des pcrsonnes intdressdes (3) ».
Le sous-prdfet de Lorient, obligd lui-mćme d’dmettre un avis, ddvoile mieux le vćritable motif de 1’oppo-sition irrdductible quo la pdtition rcncontrait a Pluneret: « Ce ddmembrement ldserait gravemcnt les intd-rdts de la commune, en lui enlevant sa partie la plus riche ! » Et par consdquent, ajoute-t-il, « il n'a aucune raison d’6tre » I...
Le Conseil gdneral, aprds avoir mOrement dtudid lofTaire, dmit un avis favorable ainsi motivd :
« La localitd a 1’importance d’un gros bourg, et pos-
sdde un nombre considdrable de services publics ; *
(1) Ces trois hameaux ćtaient: le Cheval blanc, Pont-cr-hrouah, Lam-en-dourel.
(2) Bapport dc la Commissioa dćpartcmentale, 22 aoilt 1903.
(3) Nous ne savons pas & quol genrc dinfluence fait allusion ici M. Guillard. Ce qui cst certain, c’es« que 1'Administration du Pćlc-rinage, qui n’a pas A prendre parti dans la questioń, est toujours dcmeurćc ćtrangAre au mouvement sćparatiste.)