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204 SAINTE-ANNE DAURAY

Quand le ciel eut enfin donno k Louis XIII et a Annę d'Autriche 1'hćritier depuis longtemps attendu, le P. Sćraphin, tr£s connu k la Cour, et l’un des fonda-teurs du couvent de Sainte-Anne, crut pouvoir, au milieu de la joie universelle, demander cette prćcieuse reliquequi serait pourle Pfclerinage naissant un temoi-gnage visible de la protection royale.

. ‘ Le roi acquiesęa k sa demande.

Les formalitćs que Ton observa k cette occasion n>ontrent bien le souci qu’a lEglise d’ćcarter toute erreur et toute fraude quand il s agit du transfert des. reliques.

Pendant que le roi invitait personnellement l'ćv6que de Vannes, le prieur de Sainte-Anne et le sćnćchal d*Auray k recevoir la relique « avec la dćcence re-quise », il la confiait, le 19 fevrier 1(539, i deux grands officiers de la Cour, le duc de Rohan-Montbazon et le cointe de Nogent, avec charge de la remettre au P. Sć-raphin. La remise eut lieu le 24 fevrier ; et il en fut dressć procós-verbal officiel (1).

Le P. Sćraphin k son tour vouIut que le prince de Mortagne vlnt rcconnaltre, devant les notaires du Roi au Chatelet de Paris, que c’ćtait bien 1& la relique qu il avait ołTerte au Roi, et qu’il avait reęue lui-móme de 1’abbaye de Voisin. Le prince fit la ddclaration, et pro-duisit 1’acte du patriarchę Simon qui garantissait la provenance de la relique. *

Le voyage fut un vćritable triomphe depuis Paris jusqu’a Sainte-Anne (2). En remettant entre les mains

(!) Une copie dc tous ces documents existe aux Arcbives du Pćlerinage; et Mg' de Rosmadec en cita lui-mćine les principaux dans son Mandcincnt.

(2) Parmi les fareurs que sainte Annę accorda, k loccosion de cc vojrage. h ceux qui vćneraient ses reliques, le P. Hugues cite, entre aulres, la gućrison d’une petite filie de Nantes. — Itcnee Ju-meaux ćtait demeurće percluse depuis un an, lorsque ses parents la roudrent k la Sainte, et la porttrcnt i l'ćglise ou l'on disait une messę pour elle en prćsence des reliqucs; la messo ne fut pas plus tót dite que la malade sc lcva toute seule : elle iltait gućrie (p. 360).

de l'evćque de Vannes le don royal, le P. Seraphin dut certifier lui-mćme par scrment que c’dtait bien 16 authentiquement lcdćpótqu’ilavait missioń d'apporter.

Ainsi mis en possession du prćcieux trćsor, l'ćvdque declara « cet ossemcnt cy prdsent ćtre une vraie relique de sainte Annę », et il permit « cette relique dtre expo-sde en vćndration dans 1’dglise des Carmes prds Auray *.

Dós lors, pendant un siicle et demi, la reliquc sainte fut portće en procession, conformćment aux statuts de la confrdrie royale, et vćnćrde par les pdlerins de mdme que 1’image miraculeuse (1). „

Pendant la Rćvolution 1’argenterie de la chapelle fut confisquće. L’orf6vre qui accompagnait les commis-saires du Gouvernemcnt dans leur tournee fiscale en 1792, ayant pris le reliquaire, le brisa pour en exami-ner la valeur, et laissa tomber, comme une chose nćgligeable, 1’ossemcnt qu'il contenait.

La scćnc se passait devant des tćmoins, tels que Salomon Le Labousse, Franęois Marin, Franęois Jacob et Pierre Le Boulaire. Póur eux il n’y avait point le moindre doute: le reliquaire qu'on venait de rompre devant eux, ils le reconnurent sans hdsitation : ils l’avaient vu toujours porter en procession, et ils y avaient lu souvent cette inscription : « Relique de sainte Annę donnee par Louis XIII. » .

Le‘ Boulaire ramassa donc la relique en prćsence de ses compagnons, et la garda jusqu'en juin 1794. A cette ćpoque il la remit au P. Jean Thomas, ancien carme du couvent et ancien sacristain de la chapelle, qui etait restó cachd dans le pays. L'annde suivante, en avril 1795, celui-ci rdunit les tdmoinsde la profanation et leur demanda s’ils reconnaissaient bien dans cet

(t) Elle ćtait placee; dans la chapelle dc saint Roch qui faisait pendant au relablc de la statuę de sainte Annę; devant elle « les devots pilerins faisaient leurs pri*res et recevaient de grandes faveurs, notamment pour gućrir des dctouclles en la baisant » (P. Huoubs, 410). Elle ćtait rcnfermee dans une armoire & dcux battants, que l*on ouvrait aux grandes fites (P. Kbrnatoux).



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