208 SAINTE-ANNE IlAURAY
qu’aaparavant. — En 1823, le P. Cudnet, preoccupd d’dtablir son authenticitd, « interrogea plusieurs per-sonnes fort Agdes, qui avaient vu le reliquaire avant la Rdvolution, entreautres M. Coquerel du Fillois. vicaire gdndral, qui dtait venu frdquemment A Sainte-Anne ; et tous lui affirmdrent que le reliquaire en question etait bien celui que lon vdndrait avant les troubles, et qu’il ne paraissait pas qu’on y edt rien changd. » II ajoute : « Ce reliquairc dtant jugd par ddcret, Mp de Bruc m’a permis den extraire la relique, et de la placer dans un nouveau cadre. » .
En 1863, M*r Dubreuil pensa qu'en 1’absence d'au-thentiques ces deux ossements n’offraient pas assez de garantie pour ćtre exposds seuls A la vdndration des fideles; et, en consdquence, il ddtacha (commc nous l’avons dit plus haut) un fragment de la relique Louis XIII, pour 1’encbAsser entre les deux parcelles venues d’Hennebont.
A cette occasion, le cadre de 1823 dtant lui-mdmc des plus modcstes, on le remplaęa par un beau reliquaire en bois dord, enrichi de pierreries, qui fot placd, comme le prdcćdent, sur la grille en face de la statuę miraculeuse (I).
Le grand reliquairc-ostensoir qui se voit actuelle-ment A 1’autel de la ddvotion, fut inaugurd en 1890. A cette datę M*r Bdcel retira du reliquaire dont nous avons parld plus hautrl* la reliąue Louis XIII que M«r Dubreuil y avait misę; 2° un des deux ossements donnds par M"1 Robert; et il les płaca l’un et 1’autre dans le reliquaire-ostensoir.
Le second ossement resta dans le reliquairc ornd de pierreries, mais comme cet ancien reliquaire aurait foit double-emploi avec le nouveau, devant la statuę miraculeuse, on le mit en ddpót dans le Trdsor de la Basilique, on le donnę A baiser‘aux pdlerins, comme le reliąuaire du P. Jean Thomas, ąuandil.y a foule aprds les processions de paroisse; on le porte aussi quelque-fois en mission.
III. — La nBLIQUB YBNUB DK ChIUY-OuRSCAMP.
Sur 1’origine de cette relique il y a deux bpinions : tous sont d’accord pour reconnaltre qu'elle a dtd donnde A 1’abbaye d‘Ourscamp par Mathieu de Iloye; mais les uns pretendent qu'il 1’aurait reęue en 1396 du Cha-pitre d’Apt, lorsqu’il etait lieutenant du roi en Pro-vence (1); les autres, et c’est 1’opinion qui nous paralt la plus probable, qu’elle lui aurait dtd offerte en Orient, lorsqu il a 1 la chercher les restes de son pdre tombd en 1396 h la bataille de Nicopolis (2).
Cette relique est une partie du crAne de sainte Annę.
Mathieu de Roye avait pour elle une telle vdndration qu’il ne voulut pas en dtre sdpare mdme aprós sa mort; et, par disposition testamentaire. il exigea qu’elle ftit placde prds de lui dans le monastdre d’Ourscamp o£» se trouvait le caveau de ses ancdtres.
Conscrvde precieusement dans cette abbaye jusqu’& la Rdvolution, elle fut sauvde A cette dpoque, avec les pidces qui en dtablissent 1'authenticitd, par un genereux chrdticn ; et, depuis le Concordat, elle est ddposde dans 1’dglise paroissiale de Chiry.
En 1890. M«r Peronne, evćque de Beauvais, en ddtacha
(1) X. Mathieu : Dłtolion i sainte Annę dans V*ncunne cathłdrale d'Apt.
(2) M. Lachevin : Notice eoncernant Hiisloire et le eulte de la relique de sainte Annę.
Ceux qui ne doutent pas de rauthentidtć des relique$ d Apt, aimeront A lirę les deux tercets suivants:
Gardę \e% dem pny» qui garden! tea rchqucs.
B*nis les Provenęaux fougueui et catholiques,
Cbauds comme leur aoletl et leurs cłeux cnflammh.
• %
Et bćnia des Bretona la race atculaire
Qui sait le poids du glaire et le poida du rosaire,
• La race de tes fila vaillanta et bien aim*s.
F. Pcloux
SAINTK-ANNK d'auray, t. ii U
Ce reliquaire fut offert au Pćlerinage par M"« Kven d’Urtail.