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374 SAINTE-ANNE DAURAY

Et comme ils insistaient toujours, ii finit par se rendre & leur pri&re tout en leur disant: « Autant vau* drait Iui coller du papier sur le crdne. »

Les parents observćrent ses prescriptions. Et quel ne fut pas 1’dtonnement du chirurgien lorsque six semaines aprós, il trouva la malade en voie de gućrison.

Lorsqu’eile fut complfctement remise.elle vint porter elle-mćme b sainte Annę le fer qui avait failli lui don-ner la mort. Et pendant de longues annćes les pólerins purent admirer parmi les ex-voto le memoriał de ce miracle.

Une enqućte juridique fut faite au sujet de cette gue-rison miraculeuseavec le rapportdu chirurgien qui con-cluait au miracle (1).

Lob palna bo multlpllent. — Le 28 juin 1652, Bertrand Huby et Jeanne Audic de Neulliac, apr£s s'6tre confessćset avoir communiś dans la sainte chapelle, se rendirent b la sacristie pour y faire la dćposition sui-vante :

« Nous sommes vcnus en pfclerinage. dit Bertrand Huby, au nom de ma belle-sceur la veuve Guillaume de Neulliac, en attendant qu'elle puisse y venir clle-mćme, pour remercier sainte Annę. »

Et le P. Albert do Saint-Franęois se mit en devoir d’ćcrire sous leur dictće, « pour servir de tćmoignage b la postćritć », la relation du miracle:

— « Mabelle-soeur Catherine nest pas riche;elle est veuve; et elle a grand’peine b ćlever le petit enfant qui lui reste de son mari dófunt. 11 y a quelques seniaines, elle tomba malade de fatigue, et peut-ćtre bien aussi de privations et de chagrin. Elle tomba donc malade, et n'avait plus pour nourrir son enfant qu’une poignće de farine. C’est bien triste d’ćtre pauvre; mais quand on n’a plus rien, on a tout de mćme encore la

(1) Enqułte juridiąue du 4 septerobrc 1649.

ressource de recourir k notre bonne Móre sainte Annę. C’est ce que fit ma belle-soeur Catherine. Elle se voua k sainte Annę, rćcita dćvotement son chapelet; et, genoux devant le lit de son enfant, tremblant de fióvre, elle s'ćcria avant de se coucher: « O madame sainte « Annę, je suis malade 1 qui est-ce qui s’occupera ile « mon enfantsi ce nest vous!... Ayez soin de lui, car « il est A vous comme ó moi* Ayez soin de lui aussi « longtemps que je serai malade ! Aprós j’irai vous « remercier en votre chapelle benie, dós que je pourrai « marcher. »

Et elle se coucha tranquille.

Le lendemaiu, 1’accós de fióvre etant calmć, elle se leva et se mit en mesure de faire de la bouillie k son petit enfant avec le reste dc farine qu’elle gardait dans sa ruche ; et ce reste ćtait si peu de chose qu’elle ne croyait mćmc pas en avoir assez pour une seule jour-nće.

Et bien! vous croirez ou vous ne croirez pas; mais je 1'affirme, devant le bon Dieu que j’ai reęu tout 1’heure ó la sainte Tablc aprós m‘6tre confessć; et ma femme peut en dire autant, — la ruche qui ćtait presque vide la veille, śtait pleinede farine maintenant; et ma pauvre belle-sceur eut de quoi se nourrir avec, et nour-rir son enfant pendant plus de trois semaines.

—    Qui est-ce qui avait apportó cette farine? demanda le religieux.

—    Pcrsonnc n’ótait entródans la maison, ni la veille ni pendant la nuit ni le matin. La pauvre femme, & cause de la fióvre,- n'avait pas ferme 1’ceil pendant la nuit. Hó! qui donc aurait pu apporter de quoi nourrir le pauvre petit, si ce n’est Madame sainte Annę k qui la móre avait dit: « Occupez-vous-en, c’est votre enfant comme le mień. »•

Et le P. Albert de Saint-Franęois ćcrivit ce recit le 28 juin 1652(1).

(1) (Procis~verbtux : II, 16t. — Cf. P. Hugces, p. 661).



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