278 SAINTE-ANNF. DAURAY
aujourd’hui peu A peu sur un plan plus grandiose encore.
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Quand la basiliąue eut repoussA loin d’elle la scala qui en masquait la faęade, on put contempler librc-ment ses grandes portes d’entrAe. Mais il restait encore devant elle tout un pAte de maisons qui encómbraient la place et empAchaient la vue : c'Atait 1’hótellerie du Lion d'Or avec sa cour et ses anncxes.
L’administration du PAlerinage ayant acquis ces maisons, les fit dAmolir; et c’est depuis lors que 1'espla-nade s’est developpee pour former un parvis digne de la basilique, en attendant que 1'autre cótA de la rue des Mercicrs, disparaissant A son tour, permette de lui donner loute sa rAgularitA.
Le cloiłre des religieux a AtA conservA, mais lui-mfime a dA subir des modifications notables, qui ne sont pas toutes Agalement heureuses (1).
Du temps des carmes il avait sa vraie destination : c’Atait rAellement un lieu cios et un cimetiAre. Au dAbut du XIX* siAcle on y a inhumA encore quelques reli-gieux.
• Les carmes avaient jugA A propos, bien que ce fdt un lieu rAgulier, den permettre 1’accAs aux pAlerins. v On y pAnAtrait par une porte unique, pratiquAe dans le couloir qui, par derriAre la chapclle, reliait les deux cótAs de la place (2). Mais on n’y entrait que pour prier. Les processions ne le traversaient pas comme aujourd hui; on y confessait, on y celebrait la messe (3).
En 1827, les PAres JAsuites y ArigArent un chemin de
(1) Voir la description du cloitre dans le chapitre de la < Cite monastiąue », et dans celui des « Fites au XIX* siAcle ».
(2) Les Religieui y pAnetraient de leur couvent par une porte qui faisait face k celle des pćterins: 1’emplacemcnt en est marąuć par une arcade oi> Ton a plac* une statuę de sainte Annę. Les autres portes qui se trouvent aux quatre angles ont ćti percAes depuis la Rćvolution.
(3) Volr le chapitre sur le « Reoouyeau du Culte ».
croix, dont les simples images ont AtA remplacAes de nos jours par des stations de dimensions imposantes et d'une remarąuable exAcution (1).
Depuis 1886, au milieu du preau se dresse, sur un piAdestal monolithe, la croix de JArusalcm (2).
La basiliąue, qui a contraint de modificr tout ce qui 1’entoure, a confisquA le chemin de ronde pour en faire * une arriAre-sacristie. Elle a supprimA par 1& mAme 1’anciennc porte d’entrAe, qu’on a remplacAe, plus ou moins heureusement, par deux ouvertures. Cette nou-velle disposition, en fournissant une porte d’entrAe et une porte de sortie, permet aux processions de se dArouler autour du cloltre. Mais elle a aussi l’incon-vAnient trAs grave d'en faire un passage banał ; et ici encore, comme ailleurs, le lieu de la priAre est livrA A la circulation du public...
La fontaine comme le cloitre a subi plusieurs trans-formaiions. •
Les carmes avaient conęu un plan grandiose pour lui donner un aspect monumental, en harmonie avec les autres Adilices du PAlerinage. Mais ils ne lont rAa-lisA qu'en partie.
Ils creusArent plusieurs bassins, au fond d’un ample thAAtre en granit, pour la commoditA des pAlerins qui venaient boire oA se lavcr. Mais, on ne sait pour quei!e raison, ils ne construisirent pas le dóme majestueux qui devait s’Alever sur quatre piliers, pour abriter la source, et prAsenter A chacune de ses faces une image de Sainte-Anne (3).
II est regrettable que ce plan n’ait pas AtA exAcutA:
(1) Des le XVII* si&cle, il y avnit une croix au milieu du preau, et les pćlerins ayaient 1’habilude de s*en approcber et pour y faire touchcr leurs chapclcts •* (P. Kernatouz, Ch. XII).
(2) Aux deux anglcs (cótć Est), il y avait deux autels tixcs, avec retablc, qul contribuaient eux-inćmos A donner au cloltre la phy-sionomie d’une ćglisc: ils ont disparu.
(3) P. Kkrnatowc, chap. XII.